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 Entrevue présidentielle
Maxime Gagnier, pour la pre- mière fois de votre vie, vous êtes entrepreneur.
MG—Çafaitdéjà2à3ansque ma famille et moi-même on est dans le processus de s’organiser
et de se préparer mentalement à cette transition-là. J’y goûte pour vrai avec des surprises et d’autres choses plus atten- dues. Évidemment c’est un changement de carrière complet.
Victoriaville c’est une nouvelle ville pour le travail, mais vous êtes né juste de l’autre côté
du fleuve, à Trois-Rivières. Parlez- nous de votre cheminement avant d’arriver chez SamaN.
MG — Je suis originaire de Trois- Rivières, j’ai étudié à Montréal, j’y suis resté pendant les 15 pre-
mières années de ma carrière et je suis revenu en région. Dans mon processus de recherche d’entreprise, je souhaitais rester dans un rayon d’environ 100 kilo- mètres de Trois-Rivières, ce qui m’a amené à passer à l’action avec SamaN.
Qu’est-ce que qui fait que vous aviez le goût de devenir pro- priétaire d’une entreprise
manufacturière existante ?
MG — Démarrer une entreprise de zéro, ça prend une fibre d’entre- preneur qui est toute particulière,
je ne me reconnais pas là-dedans. Ce qui est beaucoup plus intuitif pour moi, c’est gérer un groupe, une dynamique d’entre- prise et de s’assurer que tout le monde est aligné sur les mêmes objectifs. Je voulais avoir l’opportunité de toucher à plusieurs facettes d’une entreprise : des ventes aux ressources humaines et aux opérations. J’ai une expertise à la fois dans le domaine de la quincaillerie et dans le domaine manu- facturier ayant évolué à peu près la moitié de ma carrière dans les deux secteurs.
Remontons le temps : vous êtes sorti ingénieur de l’École de technologie supérieure avec
une spécialité en innovation. Le fait que les produits de SamaN possèdent une certaine technicité, est-ce que cela vous a séduit ?
MG — Alain a su créer un produit bon pour l’environnement et perfor- mant. Retrouver cette combinaison
sant. Je serai impliqué dans le procédé de fabrication, le contrôle des étapes, de l’approvisionnement jusqu’à la distribution.
Qu’est-ce qui fait que vous avez choisi le génie quand vous étiez ado ?
MG — Le génie industriel pour moi c’était tout désigné : un bon mix d’or- ganisation du travail, de structure,
de développement de nouvelles solutions et, avec mon autre patte, tout ce qui est logis- tique, distribution, business ; tout ça me donnait un beau mix entre un profil plus tech- nique d’ingénierie tout en gardant les yeux sur la portion plus business et marché.
Alain Saint-Cyr, vous êtes aussi entre deux passions. Si mes notes sont bonnes, vous avez
étudié à la fois les finances et le marke- ting alors que souvent c’est comme deux types de personnalités opposées.
ASC — Dans une entreprise, il y a un important côté financier, adminis- tratif et aussi le côté développement
de produits, mise en marché, emballage qui me permet de m’amuser.
Est-ce que SamaN faisait la même chose quand l’entre- prise a été créée à l’an 2000 ?
ASC — Oui, avec plus de pages dans le catalogue de produits.
L’entreprise était spécialisée dans les pro- duits de finition pour boiseries de type indus- triel. Un échantillon industriel ça peut être un quatre litres ou un 20 litres ou même des barils, destinés aux fabricants de meubles, d’armoires qui achètent en gros volume. Ma fibre marketing me disait qu’on pourrait mettre ça en vente au détail. J’ai persisté et finalement on m’a dit : fais-le donc ! On avait établi avec mon employeur que lors- qu’un certain niveau de ventes serait atteint, on lancerait une entreprise indépendante.
Sans dévoiler votre âge, pour- quoi vouloir vendre l’entreprise à un moment où vous êtes
encore jeune ?
ASC — Différentes circonstances familiales font en sorte qu’à un moment donné on prend un recul
et on mise sur une qualité de vie différente.
Est-ce que vous allez garder un rôle dans la compagnie alors que Maxime en est le président?
ASC — Selon notre entente, je vais m’impliquer dans le développe- ment des affaires à l’extérieur
du Canada et mettre à profit tous les contacts, les liens et le réseau qu’on a développés au fil des années.
Justement, vous avez eu l’ambi- tion de développer SamaN à l’ex- térieur, avec même des projets
d’usines et de centres de distribution.
ASC — C’est encore possible. Il faut que les étoiles soient bien alignées. Un de nos projets
en France s’est rendu assez loin, mais avec la pandémie ça ne s’est pas concré- tisé et c’est une bonne chose ; on aurait été en développement et en démarrage sans pouvoir se déplacer, sans pouvoir être présent.
Revenons à l’époque ou SamaN commence ses opérations. Est-ce que les premières
actions de développement se font auprès des réseaux de quincaillerie du Québec et du Canada ?
ASC — Avant l’an 2000, il y avait une tendance pour des meubles non peints. C’était notre cible
et c’est avec ces marchands-là qu’on a débuté. Par la suite, on est allé vers les magasins de peinture spécialisés et les centres de rénovation.
C’est le rêve de toute entreprise québécoise d’annoncer son premier contrat à l’extérieur
du Québec. Ça a été avec qui et quand ?
ASC — C’était en aout 2004. Notre nouveau représentant aux États- Unis avait un bon contact à la chaîne
Maynard’s à qui il a présenté les produits d’entretien pour les surfaces de bois franc. Les astres étaient bien alignés cette fois.
Vous pensez qu’il y a encore des parts à aller chercher aux États-Unis ?
ASC — Définitivement, oui. Il y a encore beaucoup de développe- ment à faire; les chiffres varient
d’un mois à l’autre, mais en moyenne ça représente entre 24 et 26 % de nos ventes.
de caractéristiques, c’est super intéres-
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