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 Entrevue présidentielle
Vous travaillez les États-Unis en bloc ou vous avez des approches différentes par
sous-région ?
ASC — Nous avons des bulles de travail qui regroupent des États clés qui ont démontré plus d’in-
térêt ou qui sont plus enclins au niveau environnemental à recevoir des produits comme les nôtres. On mise aussi sur cer- taines ententes avec des distributeurs.
SamaN fait partie du pro- gramme canadien Bien fait ici. En quincaillerie, le comporte-
ment d’un consommateur n’est pas le même que dans une épicerie. Est-ce que les ventes de SamaN au Québec sont proportionnellement plus impor- tantes que dans le reste du Canada ?
MG — Absolument ! Alain a fait un super travail de bien développer le marché québécois de la quin-
caillerie autant au niveau des grandes sur- faces que des marchands de proximité.
Donc les chaînes de quincail- lerie ici accordent de l’impor- tance au fait que votre produit
est fait au Québec ?
MG — Je dirais plutôt que les quin- cailliers québécois achètent chez SamaN parce qu’ils apprécient
la marque, la qualité et l’historique de qua- lité d’un produit qui est présent depuis 20 ans au Québec et qui fait partie du quotidien des gens de la rénovation. Au Canada anglais, notre présence est très significative, mais probablement de5à10ansenretardparrapportàla progression au Québec.
Est-ce que vos concurrents sont des produits locaux, des produits canadiens, des pro-
duits internationaux ?
ASC — Principalement des multi- nationales. Notre ligne directrice quand on met des produits sur le
marché, c’est d’avoir un produit qui est facile à comprendre pour le consommateur qui n’est pas un expert en finition; nous mettons en marché un produit différent, meilleur que les autres produits similaires.
Vous avez démarré avec des pro- duits à base d’eau. Aujourd’hui tout le monde veut ça parce que
c’est amical pour la planète. Mais
au début, ça
devait être le
contraire et les
gens devaient se
demander si le produit était moins bon qu’un produit super chimique, non ?
ASC — Souvent, lorsqu’on men- tionnait que les produits étaient à base d’eau, c’était la fin de la dis-
cussion. Ils ne voulaient juste pas en entendre parler. C’est encore une petite partie de la population qui cherche des pro- duits non dommageables pour la planète, la majorité recherche l’efficacité, point.
Selon vous, Maxime, vos gammes de produits sont-elles bien positionnées par rapport
à cette demande lente, mais croissante des consommateurs en faveur de pro- duits respectueux de l’environnement ?
MG — La croissance n’est pas si lente parce que la réglementa- tion change et cela nous aide,
surtout aux États-Unis. Les États changent leur réglementation et ce changement va nous ouvrir des portes dans le futur.
Tout le monde craint de voir sa chaîne d’approvisionnement brisée soit par des change-
ments climatiques plus fréquents, plus violents, soit par des crises sociales ou d’autres crises sanitaires. Le monde est fragile et une guerre fait rage qui affecte une partie du marché et des approvisionnements. Votre produit est fabriqué à Victoriaville, mais certains composants viennent de l’étranger. Comment voyez-vous l’avenir ?
ASC — Avec la pandémie, ce qui a changé c’est la fiabilité des four- nisseurs. On a dû augmenter nos
inventaires de matières premières pour contrer l’incertitude liée aux échéanciers. On s’est adapté aussi en modifiant nos cédules de production ; avant on planifiait un mois ou deux mois d’avance, mainte- nant on planifie plus longtemps d’avance.
Maxime, ça vous rend nerveux de savoir qu’il y a des compo- sants clés qui viennent
de l’étranger et qui pourraient ne pas être disponibles en quantité et en qua- lité suffisantes ?
MG — Heureusement pour moi, l’approvisionnement dans un uni- vers en changement, c’est ce que
je fais depuis une quinzaine d’années. Je sais comment avoir une chaîne robuste qui permet à l’entreprise de continuer à fonctionner dans le contexte actuel. Alain a mis en place des mécanismes en termes d’inventaire, de prévisibilité et de planifica- tion. SamaN est une entreprise agile, capable de trouver des équivalents ou de développer, avec les équipes de recherche, des alternatives à court terme.
Parlons maintenant du facteur humain. L’entreprise est à Victoriaville, dans un bassin
de population qui n’est pas nécessaire- ment une croissance. Maintenant que c’est un ingénieur qui prend la tête de l’entreprise ? Est-ce qu’on va voir plus de robots que d’humains à court terme ?
MG — SamaN est en mesure d’offrir un environnement de travail et différentes tâches qui s’adaptent
bien à des ressources qui pourraient être plus marginalisées sur le marché du travail.
ASC — Il y a quatre ans, on a investi dans l’automatisation des procédés de fabrication, pour devenir plus efficaces et pour augmenter le volume de production. Ça fait toujours peur, les changements, mais on a su les intégrer de façon gra- duelle et on s’est adapté aux gens selon leur intérêt face aux nouveaux équipe- ments. Aujourd’hui, les gens qui travaillent avec ces équipements sont très contents.
On dit que ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts. Vous n’avez pas eu un, mais deux incendies.
Qu’est-ce que ça vous a apporté ?
ASC — Le point marquant c’est l’équipe. Maxime disait qu’on avait une équipe forte et tissée serrée.
Je le savais, mais je n’y attachais pas tant d’importance. Quand ce genre d’événe- ment arrive, c’est essentiel d’avoir une équipe solide. Le fait d’être installé dans une localité plus petite où les gens se parlent plus, ça peut aider à recruter des personnes clés.
Maxime, comment l’activité physique de haut niveau peut vous aider aussi à faire face
aux défis qui se présentent ?
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