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Année
2012
2014
2016
2018
2020
Exportations
623
462
142
116
140
Importations
312
326
458
793
540
Balance
+311
+136
-316
-677
-400
Actualité
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Il est raisonnable de penser que les transactions de bois russe vers la Chine ne s’estomperont pas parce qu’elles ne se font pas en dollars américains et que Beijing ne participe pas aux sanctions. Mais les quelque 2 milliards de GPMP vers les pays d’Europe, eux, sont déjà stoppés, ceci alors que le marché de la construction dans cet occident est assez effervescent.
En effet, la Russie vient de réagir une nouvelle fois aux sanctions économiques contre elle en cessant l’exportation de certains types de bois vers des pays dits inamicaux, dont les États-Unis les pays de l’Union européenne et le Japon, cela jusqu’à la fin 2022.
Le marché spécifique du contreplaqué est peut-être à prendre par les moulins de Colombie-Britannique puisque les feuilles russes de «plywood», maintenant interdites en sol canadien, représen- taient quand même un certain volume ici, une valeur estimée par l’OMC en 2019 à quelque 45 milliards de dollars canadiens.
Plus facile à dire qu’à faire, car la couleur distinctive du bouleau russe, son beau motif de grain et surtout sa durabilité conservent une réputation esthétique et qualitative difficile à remplacer.
Les échanges économiques entre le Canada et la Russie en produits forestiers sont tout de même à la faveur des Russes, du moins si on observe l’année de comparaison disponible, 2016, où le solde commer- cial canadien est déficitaire de 32,5 millions$ par rapport à la Russie.
Notons tout de même que le Québec est plus actif que la moyenne canadienne puisqu’il s’accapare environ 37% des échanges commerciaux avec la Russie, soit environ 680 millions en 2020, tout type de marchandises confondu.
Sauf que le portrait montre une dégradation depuis une décennie de notre balance commerciale, comme le montre le tableau ci-dessous.
Québec-Russie : plus ça va, moins ça va pour nous
FSC sanctionne à son tour en solidarité avec les victimes ukrainiennes
Après avoir consulté toutes les parties concernées, incluant les gestionnaires russes des forêts, le bois — et en fait tout produit forestier — provenant de la Russie et de la Biélorussie ne pourront plus être vendus ni utilisés comme étant des produits certifiés FSC depuis le 8 avril, et ce, tant que l’invasion russe perdure en Ukraine. Ainsi vient d’en décider le Forest Stewardship Council (FSC).
Les forêts russes concernées conservent leur certification FSC, mais il leur sera interdit de faire le commerce ou de vendre du bois certifié FSC à l’extérieur du pays. Idem pour le territoire biélorusse.
Le FSC reste profondément préoccupé par l’invasion agres- sive de l’Ukraine par la Russie et se dit ouvertement solidaire de toutes les victimes de cette violence.
« Nous pensons que le fait d’arrêter tout commerce de matériaux certifiés et contrôlés par le FSC, tout en maintenant la possi- bilité d’un aménagement forestier selon les normes du FSC, répond à ces deux besoins », a déclaré son directeur général, Kim Carstensen.
À noter que l’organisme FSC ne peut actuellement mener ses habituels audits de conformité des aménagements forestiers en raison des risques pour la sécurité des inspecteurs.
La situation a amené FSC à constater qu’elle n’avait pas de mécanismes de gouvernance spécifiant comment agir en cas de guerres ouvertes ou de conflits armés sur d’autres territoires souverains où l’organisme a du personnel sur place et des parte- naires certifiés. L’invasion russe va forcer en quelque sorte le C.A. à actualiser ses politiques-cadres.
Il est bon de rappeler que le territoire russe renferme des quantités précieuses de bois où 16 millions d’hectares sont certifiés FSC, des actifs que l’organisme ne veut pas perdre ni abandonner, car les gains ont été obtenus aux frais de longues luttes depuis vingt ans.
12 ÉTÉ 2022
AQMAT MAGAZINE