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Déficits en logements
Maisons Appartements HLM
58 000
15 300
37 149
Total : 110 449
Actualité
Plus de 100 000 logements manquent au Québec
Alors que le Québec se préparait pour son grand déménagement annuel, l’Association de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) a lancé
un pavé dans la marre pré-électorale : l’ampleur du déficit structurel de logements aurait doublé depuis sa dernière étude publiée il y a dix mois. Alors qu’on parlait d’un besoin de 40 000 à 60 000 unités, on évoque aujourd’hui un manque
de l’ordre de 100 000 logements.
e déséquilibre entre la disponibilité de logements et les besoins de se loger — et devrions-nous préciser, de se loger décemment — se serait en effet creusé à cause
de l’envolée du prix des propriétés et une pression à la hausse sur les loyers locatifs. La pandémie n’aurait fait qu’exacerber la situation.
L’exercice de l’APCHQ qu’on expose aujourd’hui a été effectué sur la base des dernières données de l’enquête locative de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) et des données finales de 2021 sur le marché de la revente.
Pour retrouver l’équilibre, en prenant ici le point milieu, c’est- à-dire un ratio I/V de 9, il manquerait quelque 58 000 propriétés à vendre.
2 La pénurie de logements locatifs privés
Sans nécessairement faire consensus, un taux d’inoccupation de 3% est habituellement considéré comme le seuil d’équilibre du marché locatif. Or, cela fait maintenant quatre ans que le taux d’inoccupation des logements locatifs d’initiative privée au Québec est inférieur à ce seuil, ce qui témoigne d’une pénurie à cet effet. En conséquence, on observe des augmentations de loyer plus soutenues que la SCHL estime à 3,7% en 2020 et à 3,6% en 2021.
Pour résorber la pénurie et, du même coup, enlever de la pression sur les loyers, l’offre doit nécessairement augmenter. Bien que l’évolution récente des mises en chantier au Québec laisse voir une forte accélération de la construction locative, cela ne semble pas encore suffisant.
À partir des résultats détaillés de la dernière enquête de la SCHL effectuée en octobre 2021, l’APCHQ a établi que pour ramener le taux d’inoccupation sur le marché locatif privé à 3 %, il faudrait 15 300 logements locatifs supplémentaires.
L
1 La pénurie de maisons
pour propriétaires-occupants
Le prix moyen des propriétés au Québec, toutes catégories confondues, a crû de 16% en 2020, pour ensuite progresser d’un autre 19 % en 2021, soit la plus forte hausse de prix jamais enregistrée depuis que les chambres immobilières compilent ces données.
Le cruel manque d’habitations à vendre se reflète par un creux historique du ratio Inscriptions/Ventes (I/V), ce qui déséquilibre le marché.
À la fin de 2021, toutes catégories de propriétés confondues, le ratio du nombre de maisons inscrites pour la revente était de 2,8 alors que les observateurs considèrent qu’un bon ratio devrait se situer entre 8 et 10.
3
Il est beaucoup plus difficile d’établir le déficit de logements sociaux. La meilleure évaluation pour les fins de l’exercice mené par l’APCHQ est le nombre de personnes en attente d’un HLM public ou son équivalent (logement admissible au Programme de supplément au loyer).
Or, selon la Société d’habitation du Québec (SHQ), au 31 décembre 2020, la liste d’attente d’un HLM public ou d’un sup- plément au loyer régulier s’élevait à 37 149 ménages au Québec.
La pénurie
de logements sociaux
14 ÉTÉ 2022 AQMAT MAGAZINE