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Actualité
Si nous nous référons en premier lieu à la notion de «besoins impérieux en matière de logement», ce sont un peu plus de 244000 ménages locataires québécois qui éprouvaient des besoins impérieux en 2016.
L’APCHQ souligne, dans une note plus éditoriale, qu’il en faudrait en fait beaucoup plus si on appliquait comme critère que tout ménage québécois ne devrait pas dépenser plus de 30 % pour se loger. Le besoin en logements abordables selon cette norme s’élèverait alors à 244 000 appartements.
Un défi de plus de 100 000 logements
à construire
Finalement, en considérant les déficits en logements sociaux, en logements locatifs privés et en habitations pour propriétaires- occupants, l’analyse de l’APCHQ laisse voir un manque d’environ 110 000 unités.
Un constat simple s’impose de lui-même, selon l’APCHQ: il faut absolument augmenter rapidement l’offre de logements au Québec.
Au cours des prochaines années, il faudra non seulement construire des logements pour répondre aux besoins futurs, mais aussi construire suffisamment pour combler ce déficit structurel de plus de 100 000 habitations. Nos besoins futurs en logements seront largement tributaires de notre croissance démographique, traduite en nombre de ménages (rappelons que c’est la création de nouveaux ménages qui dicte normalement la tendance à long terme des mises en chantier), qui elle-même reposera de plus en plus sur l’apport de la migration.
En parallèle, il faudra se fixer un objectif de rattrapage des quelque 100 000 logements à construire pour combler le déficit structurel actuel. Si l’objectif est, par exemple, de faire ce rattrapage sur dix ans, on devra mettre en chantier en moyenne annuellement 10 000 logements de plus que ce qui est projeté au chapitre de la formation de ménages, et ce, durant toute la prochaine décennie.
C’est, en conséquence, l’augmentation du rythme de la construc- tion résidentielle qu’il faudra viser. Il s’agit d’un objectif ambitieux certes, mais pas irréaliste. Mais le défi est tout de même très
grand, dans la mesure où trois obstacles se dressent devant nous, rappelle le rapport.
Premièrement, le secteur de la construction manque de main- d’œuvre et le problème ne fera que s’accentuer si rien n’est fait.
Deuxièmement, la pandémie a créé des problèmes d’approvision- nement et fait augmenter les coûts de construction comme jamais auparavant, dans la foulée de l’explosion du prix de plusieurs matériaux et des frais de transport. Cela s’est traduit par une hausse de 17 % du prix d’une maison neuve au Québec en 2021. Cette année, l’impact sur les coûts de construction pourrait être similaire, surtout si la guerre en Ukraine perdure.
Finalement, les taux d’intérêt sont résolument à la hausse, ce qui entraîne bien sûr un accroissement des coûts de financement des projets immobiliers.
Dans un tel contexte, accélérer la cadence de la construction d’habitations tout en maintenant des prix raisonnables pour ces logements neufs représente un énorme défi. Il faudra user d’ingéniosité et mobiliser l’ensemble des acteurs du secteur de l’habitation afin de trouver des solutions novatrices, efficaces et qui peuvent être déployées dans les meilleurs délais.
L’APCHQ tranche: le Québec est mûr pour un énorme chantier sur le logement. La direction de l’AQMAT ne peut qu’être d’accord. Lire également sur le même sujet l’éditorial de Richard Darveau en page 8.
ÉTÉ 2022
AQMAT MAGAZINE 15
Dernière heure
La SCHL estime qu’il faut construire 620 000 logements au Québec d’ici 2030 pour rétablir ce qu’elle appelle l’abordabilité, c’est-à-dire que le loyer ne dépasse pas 40 % du revenu disponible par ménage. Pour cela, l’organisme croit que les promoteurs doivent devenir plus productifs et exploitent pleinement leurs terrains pour y construire plus de logements. De leur côté, les gouvernements devraient accroître la rapidité et l’efficacité des systèmes réglemen- taires, a poursuivi l’agence.