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Gestion
L’intelligence artificielle
en quincaillerie: mal nécessaire
ou actif indispensable ?
Les innovations technologiques du numérique ont envahi le quotidien
de la quasi-totalité de la planète. Les nouveaux rois du monde sont les GAFAM.
Le géant Amazon, entre autres, a construit son immense empire à partir d’une vision techno du commerce de détail, l’entreprise faisant le pari de l’investissement
en robotisation dans les entrepôts, en objet RFID, et bien sûr, en plateforme Internet. En dépit de cet exemple, les détaillants traditionnels, catégorie dont font partie
les quincailleries et les centres de rénovation, introduisent le numérique peu
et lentement dans leurs magasins.
Cesca Beaulieu
Associé et président du conseil d’administration, Mon Vendeur Personnel (assistant virtuel de vente, pour téléphones intelligents, tablettes et bornes interactives)
Collaboration spéciale
D ans le même temps, l’attente de la clientèle est de plus en plus forte en matière de services dans
les magasins. Les consommateurs ont intégré l’usage du téléphone, de la tablette et de manière générale de l’Internet pour « magasiner » avec plus d’efficacité, même plus d’intuitivité grâce aux algorithmes
d’intelligence artificielle que peut procurer l’Internet, même quand ils se déplacent en magasin.
En effet, qu’il est décevant, voire frustrant pour un client qui se présente en quin- caillerie de se faire répondre : « Je vous suggère d’aller voir sur Internet ! » Alors que ce client moderne demande que l’offre physique soit pleinement intégrée au potentiel des technologies, et vice-versa.
Comment expliquer ce décalage entre les détaillants « traditionnels » et les commerces virtuels qui, pourtant, leur ravissent une part graduelle de leur marché chaque année ?
Je vois deux raisons à cela. La première : les marchands n’ont pas forcément le temps et l’expertise pour faire des choix parmi les nombreuses technologies qui leur sont proposées.
La seconde raison est qu’ils ont tendance à vouloir évaluer le nombre de nouvelles transactions à faire pour pouvoir se payer une nouvelle technologie, ce qui peut les dissuader.
Les marchands avisés prennent en compte l’ensemble de l’effet de levier associé à l’introduction d’une nouvelle technologie au service client, à savoir l’apport poten- tiel de sources de revenus alternatives à celle de la vente de produits, la valeur
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