Page 86 - AQMAT_Magazine_Hiver2021
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Troisième atelier :
Chiffrer les impacts de ne pas interdire
l’ouverture sur sept jours
Il est illégal de tous s’entendre pour rester fermés les dimanches,
cela relève de la collusion. D’un autre côté, fermer alors que les autres ouvrent engendre des pertes que tous les commerces ne peuvent s’offrir. D’où la conversation que l’AQMAT a provoquée sur la modification de la Loi sur les heures
et jours d’admission afin de ne permettre qu’aux supermarchés, aux dépanneurs, aux pharmacies et aux stations-service d’ouvrir les dimanches.
L
es délégués ont pesé les avantages et inconvénients d’ouvrir six jours au lieu de sept du point de vue des revenus publics, des marchands, de leurs employés,
Après avoir appris que l’État québécois ne daignerait se pencher sur la problématique que s’il était démontré que le statu quo a des effets dommageables sur les commerces spécialisés et le tissu socio-économique où ils opèrent, les délégués ont compris qu’une étude indépendante devenait nécessaire. Qui plus est, si les conclusions d’une étude appuyaient la revendication de l’AQMAT, l’étude motive- rait d’autres secteurs du commerce de détail à demander également un changement à la Loi sur les heures et jours d’admission du public dans leurs établissements.
C’est avec une majorité claire - 82,5% pour et 17,5% contre - que les délégués ont recommandé à l’AQMAT qu’un montant de 25 $ soit ajouté à la facturation de la cotisation annuelle en 2022 afin de financer une étude indépendante sur les impacts socio-économiques du maintien de la loi actuelle qui permet d’ouvrir sept jours.
de leurs fournisseurs et surtout de leurs clients.
Les débats ont aussi servi à démontrer qu’il y a peu d’écarts de perception entre les quincailliers des grandes et des petites surfaces ni entre les gérants de succursales corporatives et les magasins opérés par des propriétaires. La plupart en ont marre de jongler avec l’absentéisme et présenter des excuses aux clients pour le manque de services.
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sur le congrès
Note aux lecteurs: le conseil d’administration a ratifié cette résolution à sa réunion du 15 décembre : les membres seront invités à contribuer « au minimum 25 $ ».
La motion a été enrichie d’une requête à déposer conjointement au ministère de l’Économie et de l’Innovation ainsi qu’au ministère de l’Emploi, du Travail et de la Solidarité sociale afin qu’ils contri- buent à l’étude, laquelle devra couvrir tant les impacts financiers qu’humains de ne pas modifier la loi.
L’AQMAT procédera par appel d’offres auprès d’au moins trois firmes ou centres de recherche avant d’accorder le mandat et exigera que l’étude soit terminée en 2022.
 Stéphanie Harvey de la Coopérative Novago Coopérative: «Avec les gestionnaires
de nos 17 succursales, nous avons eu des débats en lien avec la fermeture les dimanches. On discutait de la peur de perdre le volume d’affaires, la peur du changement,
des habitudes des consommateurs. Mais nous observions combien les employés
étaient exténués avec la pandémie. L’introduction de la PCU nous a impacté.
C’était donc un facteur humain qui nous a fait nous questionner : nous ne pouvions pas demander aux équipes de travailler de cette manière-là encore un autre douze mois. »
86 HIVER 2021 AQMAT MAGAZINE
  











































































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