Page 88 - AQMAT_Magazine_Hiver2021
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Quatrième atelier :
Bonifier les contrats entre bannières
et fournisseurs
La journée s’est soldée avec le débat le plus attendu, celui concernant les relations entre les bannières et les fournisseurs.
L
es bris dans la chaîne d’approvisionnement et le besoin de plus de souplesse dans les contrats ont mobilisé les fournisseurs depuis ces derniers mois. Et leurs
Pratiquement neuf sur dix délégués (89 % pour et 11 % contre) ont voté en faveur d’une résolution mandatant l’AQMAT d’assumer un rôle de leadership dans l’élaboration d’un Code volontaire de bonnes pratiques en quincaillerie.
Les délégués ont appris que dans le secteur alimentaire, au Québec et au Canada, c’est aussi très concentré au niveau des parts de marché des bannières. Or, selon les témoignages reçus, cette concentration peut engendrer des abus de pouvoir.
Les fournisseurs parmi les congressistes ont souri drôlement en entendant leurs homologues du secteur des épiceries raconter qu’on leur impose des frais qui ne sont pas prévus dans les ententes contractuelles, mais qu’ils n’ont d’autres choix que d’accepter. Il peut s’agir par exemple de financer un nouveau service que la bannière veut mettre de l’avant bien que l’investis- sement ne donne pas d’avantages aux fournisseurs.
Au fond, que ce soit chez nos collègues de l’alimentaire ou en épicerie, ce que l’on souhaite, c’est d’avoir un code qui fasse en sorte qu’on respecte les ententes contractuelles, que ça soit plus facile, éthique et transparent de faire affaire avec un grand distributeur, puis avec les détaillants.
attentes d’un partenariat plus gagnant-gagnant avec les grou- pements d’achats en quincaillerie ont été rehaussées en voyant les collègues des marchés d’alimentation avancer à bon pas et solidairement vers un code de bonnes pratiques, eux-mêmes inspirés des mêmes tendances dans plusieurs pays d’Europe.
Un entretien avec l’une des artisanes de la conversation entamée entre les différents joueurs du secteur alimentaire a permis aux délégués d’en apprendre sur la genèse de leur projet de code, la diversité des points de vue et au-delà de ceux-ci, les principes sur lesquels groupements d’achats, fabricants, distributeurs et détaillants semblent s’entendre.
Dans la même veine, la présence du président-directeur général de l’Association des détaillants en alimentation du Québec semble avoir ajouté une belle valeur aux travaux des congres- sistes de l’AQMAT. Pierre-Alexandre Blouin a exprimé l’avis que l’AQMAT, du fait qu’en son sein sont représentés équitablement toutes les parties prenantes en quincaillerie représente un grand avantage : « Pour avancer en alimentation, il faut concerter une bonne dizaine d’associations différentes et parfois divergentes, ce qui ralentit notre capacité d’avancer », a-t-il soutenu.
Retour
sur le congrès
Sylvie Cloutier, présidente-directrice générale du Conseil de la transformation alimentaire du Québec (CETAQ): «On vit une concentration dans la distribution alimentaire
et le détail. Avec la COVID, de grands détaillants sont arrivés avec des hausses de frais abracadabrantes. Le ministre de l’Agriculture a réagi, estimant qu’on ne pouvait imposer de tels frais aux fournisseurs. Une décision s’est prise par les ministres des deux paliers,
en novembre 2020. Nous avons mobilisé les différents maillons de la chaîne. On a proposé dans le cadre des consultations qui se sont déroulées au printemps 2021, une approche mobilisatrice en faveur d’un code volontaire plutôt que légiférer en raison de la disparité des réalités dans chaque province. On prône pour une instance qui peut régler
les différends entre un fournisseur et une bannière. »
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