Page 36 - AQMAT_Mag_2021_automne
P. 36

      on a modernisé la ligne de production en y investissant 5 millions de dollars, afin de garantir une qualité de production uniforme, notamment en termes de section de presse, de température, d’application de colle, etc. Comme tout est automatisé, il ne peut pas y avoir d’erreur. Avec la pénurie de personnel actuelle, nous sommes heureux d’avoir investi dans ce projet. notre capa- cité de production est passée de deux à huit maisons par jour, par quart de travail.
Avez-vous des délais de livraison complètement fous, comme on le voit dans d’autres secteurs ?
nous avons ceux de la logistique des transports, soit environ deux semaines. Comme nous fabriquons toujours le même produit, on peut stocker et vendre
hiver comme été.
OSBLOCK est maintenant à un point où elle veut faire connaître son produit à la clientèle des desi- gners, entrepreneurs, architectes et ingénieurs.
C’est sûr que le produit sera distribué par les centres de matériaux à moyen terme, les mieux placés pour servir le client. Par contre, ils ne sont pas là pour pousser
le produit, mais pour le vendre. Ils en ont tellement sur les tablettes, et le personnel change beaucoup...
On a beaucoup parlé de construction, mais vous êtes sensible à l’économie d’énergie et au logement social. Vous
dites que votre bloc possède des vertus écores- ponsables, et le voyez aussi comme possible matériau pour construire ailleurs.
Lorsqu’on a un produit présentant une empreinte environnementale réduite, il faut le faire savoir. J’ai travaillé beaucoup au
mexique et aux Philippines. Lorsque tu vois des gens qui ont les moyens financiers d’avoir une maison, mais qui demeurent encore dans des cabanes de tôle, exposés à de grandes chaleurs, tu te dis: puis-je aider ces gens et leur mettre un toit sur la tête ?
Cela vous énerve de voir des chantiers de construction avec des matériaux inutilisés, qui prennent souvent
le chemin des écocentres sans pour autant avoir une seconde vie.
Définitivement. Je vois grand pour oSBLoCK, qui est une usine pilote au Québec, et qui détient des brevets dans
50 pays. Ici, on fait des tests en laboratoire, et on participe à des salons, dont un à mexico, où on nous a demandé : est-ce que ça résiste à l’humidité et aux termites ? Puis, un entrepreneur mexicain a demandé comment se comportaient les planchers de béton sur du oSBLoCK ? on n’y avait pas pensé. eux mettent des planchers de béton sur des blocs de béton. Dans la nuit, les dessinateurs ont travaillé pour pro-
duire des détails, et le lendemain, on a fait des planchers. Ce qu’on ignorait, c’est que monter les murs en blocs de béton dans ce pays, c’est terriblement long, parce qu’ils n’ont pas nos struc- tures. Ils mettent des baguettes de bois, des contreplaqués: ils tiennent ça pendant des mois. Ce qui tue le plus de monde dans ce pays, où il y a de nombreux tremblements de terre, ce ne sont pas les blocs de béton, ce sont les planchers et toitures de béton qui sont pris sur les blocs de béton. et lorsque ça tremble, ça tombe. Il faut changer la mentalité et les méthodes.
Vous avez choisi d’adhérer au programme Bien fait ici, qui vise à stimuler l’achat de matériaux de construction et d’articles de qualité fabriqués par
des manufacturiers canadiens pour le marché domiciliaire.
Souvent, on voit un produit, et il est difficile de savoir d’où il vient: des États-unis, du Canada? Peu de gens fouillent sur Internet pour le savoir. La certification
Bien fait ici permet instantanément de reconnaître le produit local. Avec la pandémie et la pénurie de certains produits, le consommateur a pris conscience de l’importance du lieu de fabrication des produits, et ce tant pour les produits d’épicerie que pour les matériaux. et ils sont prêts à payer plus cher pour encourager l’économie locale.
Exactement, et quand on sait d’où on vient, on a de bonnes chances de savoir où l’on s’en va.
       36 Automne 2021   AQMAT MAGAzINE
Entrevue présidentielle












































































   34   35   36   37   38