Page 54 - AQMAT_Mag_2021_automne
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Q Était-il plus facile, ou non, d’acheter des produits faits au Québec ou au Canada à cette époque ?
Q Vous avez cofondé la bannière Dismat au milieu des années 60 avec trois autres hommes d’affaires. Pourquoi a-t-elle disparu ?
R on entendait très peu parler de matériel importé. Je vendais R des produits faits en Amérique du nord.
QAvez-vous connu des périodes où le personnel se faisait rare ?
R La situation actuelle est nouvelle et a plusieurs causes. Il y a du chômage, mais il y aussi des gens qui ne veulent pas travailler. Pour moi, c’est un gros malaise que d’avoir des chômeurs et une pénurie de personnel en même temps. Si on retourne aux années 60 et jusqu’à récemment, tout le monde voulait travailler.
Q Plusieurs gestionnaires actuels se posent la question : faire de l’argent, était-ce plus facile hier ?
R Aujourd’hui. La raison en est fort simple: on ne peut pas faire d’argent quand il n’y en a pas beaucoup qui circule. et c’était le cas jusqu’aux années 80.
QVos commerces ont-ils toujours desservi autant le consommateur que l’entrepreneur ?
Disons qu’ils se sont trop écartés de leur véritable clientèle. Acquérir un grossiste important a enrichi, mais aussi dilué l’inventaire. on s’est retrouvé avec plein de produits n’ayant pas grand rapport avec la clientèle de base. Comme du Seven Up !
R
on a toujours servi les deux types de clients. Cela a toujours été clair dans mes décisions. on a toujours géré les inventaires en fonction de la demande, et celle-ci a toujours été bien balancée.
Q Vous rappelez-vous d’un congrès tenu au tout début des années 80, au cours duquel un expert était venu annoncer que l’avenir serait bientôt aux grandes surfaces ?
R Ça s’est réalisé, mais ça n’a pas changé grand-chose en bout de ligne. Les petits marchands ont continué. Il y a beaucoup de produits dans un grand magasin, mais ça demande plus d’employés. et le service n’est pas tou- jours le meilleur... Il faut garder en mémoire que lorsque ce nouveau modèle d’affaires a été annoncé, il reposait sur le concept que le client allait retrouver un spécialiste dans chaque allée du magasin. Ce qui était impossible. Imaginez les coûts ! Cette annonce ne m’avait pas inquiété outre mesure. Il y a de la place pour les deux types de commerces.
Q Croyez-vous qu’il soit aujourd’hui possible de ne pas s’affilier à une bannière et d’être en charge de son propre marketing ?
R Difficile, mais possible. Cela dépend de la taille de la compagnie, et de son type d’administration.
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