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 seulement la croissance économique locale, mais aussi les retombées fiscales : moins d’employés égalant à moins d’impôt prélevé sur le revenu.
De plus, le coût social de la crise du logement se traduit par des dépenses gouvernementales accrues sous forme de soutiens au logement temporaire, d’aide à l’itinérance grimpante et autres mesures d’urgence venant grever lourdement les finances publiques.
Le logement ne devrait pas être perçu comme un simple bien de consommation, mais comme un vecteur
de développement socioéconomique durable.
Un Québec où chaque citoyen dispose d'un chez-soi est
un Québec plus prospère,
car la stabilité résidentielle stimule la consommation, l’investissement et, à terme,
la création de richesse et son partage plus équitable.
Investissements publics et privés : une dualité nécessaire
L’heure est à l’action concertée. L’investissement public dans le logement social et abordable doit être revu à la hausse tandis que le secteur privé doit être incité à investir dans la construction de logements accessibles. Les deux sphères doivent collaborer pour dénouer cette crise.
Plusieurs initiatives plutôt qu’une panacée
Agir relève de la mise en place d'initiatives variées, telles que des incitations fiscales pour bâtir des logements abordables, des réformes de la réglementation pour accélérer le processus
de construction et une collaboration accrue avec les municipalités pour identifier et débloquer des terrains propices à la création rapide de logements.
Les priorités des gouvernements municipaux devraient être :
• de réglementer sur le plafonnement du nombre de portes que peut détenir un même citoyen ou une même entreprise afin de s’attaquer au phénomène de la financiarisation du logement;
• de soutenir le développement d’OBNL en immobilier afin de mieux contrôler la hausse des loyers tributaire d’un marché laissé à lui-même;
• d’encourager la conversion des édifices à bureaux et autres immeubles devenus vacants avec l’instauration permanente du télétravail;
Le premier geste à poser par le gouvernement du Québec doit être d’imiter le palier fédéral en suspendant aussi longtemps que nécessaire sa taxe de vente sur la construction d’immeubles résidentiels ciblant la classe moyenne et les plus démunis; la posture idéologique actuelle du premier ministre Legault est d’autant condamnable que son homologue Ford en Ontario est en train d’attirer des entrepreneurs de partout avec son congé de taxes.
Son deuxième geste devrait être de doter sa ministre de l’Habitation d’ambitions plus fortes et mesurables ou, à défaut, d’y placer un autre apôtre que France-Élaine Duranceau.
Les priorités du gouvernement fédéral devraient être :
• dedéployeruneséried’actionsvisantàpourvoirauxbesoins de main-d’œuvre dans les métiers de la construction via le potentiel que représente l’immigration;
• decontribueràréformerleCodenationaldubâtimentpour stimuler l'innovation dans le secteur de la construction de maisons notamment en imposant progressivement
la technique du « Bâti immobilier modelé », mieux connu sous son acronyme BIM, afin d’accélérer la production de logements et réduire les pertes de temps et d’argent.
En somme, la crise du logement au Québec ne se résume pas à une question de bâtiments; c’est un enjeu de bien-être collectif et de viabilité économique. En tant que société, nous avons le devoir et la capacité de nous unir pour trouver des solutions. Car au-delà des chiffres et des statistiques, il y a des visages, des histoires, des familles, et l'essence même de notre vivre- ensemble qui sont en jeu.
Richard Darveau Président rdarveau@aqmat.org
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