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Écolo
  À la fin, 135 tonnes de matériaux ont été revendues au lieu de se retrouver au dépotoir.
À Chandler, une partie des matériaux du bistro étaient trop endommagés pour être revendus. Ils ont été transformés en ballots de bois de chauffage. Au total, malgré la contami- nation, 155 tonnes ont été valorisées (74 %), 9 tonnes ont été revendues (4 %) et 47 tonnes transportées à l’enfouis- sement (22 %).
Le contremaitre invite les municipalités «à prendre rapidement en charge les bâtiments abandonnés pour éviter que les maté- riaux pourrissent. »
À quand une section « Réemploi » dans les quincailleries ?
Le déshabillage des portes, des fenêtres, des murs et des plan- chers de l’ancienne quincaillerie a permis la revente de maté- riaux à bas prix dans la communauté de Grande-Rivière. Tous les matériaux extraits de la déconstruction ont été conditionnés, triés et classés pour permettre aux citoyens de choisir les items dont ils avaient besoin. La vente, annoncée dans les médias sociaux, s’est déroulée sur quelques jours, mais la mise en marché aurait très bien pu se faire en quincaillerie, comme le souligne Nathalie Drapeau.
«Qu’est-ce qui empêcherait des quincailleries d’avoir une sec- tion dédiée à la vente et au réemploi de matériaux usagers? On le sait, le réemploi réduit la pression sur les ressources qu’on extrait. Alors pour certaines quincailleries, il s’agit visiblement d’une opportunité, d’une porte ouverte qui a le potentiel d’en déverrouiller d’autres. »
Prise de conscience sociale
Ce sont les gains sur plan social qui ont été les plus marquants, selon Nathalie Drapeau. Une prise de conscience sociale s’est fait sentir tant chez les travailleurs que chez les citoyens et les clients.
«Au tout début du projet, nous avons pris le temps d’expliquer aux employés les raisons pour lesquelles les bouts de bois issus de la déconstruction n’étaient pas des résidus, mais qu’ils devenaient des ressources. Après quelques jours de travail, les employés étaient totalement impliqués, ils proposaient des options, des alternatives et ils étaient très fiers de participer au projet. »
Par ailleurs, lorsque la vente de matériaux a été lancée, les gens se sont présentés avant l’heure d’ouverture et certains sont revenus plusieurs fois.
« Un jeune de 22 ans est venu acheter tout un lot de ces pièces pour construire sa maison. Il venait de découvrir quelque chose de précieux; il choisissait ses matériaux avec attention et s’excla- mait devant les 8 po x 8 po et les 3 po x 6 po.»
Finalement, à Grande-Rivière, les résidants ont exprimé leur satisfaction devant le travail de déconstruction et le réemploi des matériaux de l’ancienne quincaillerie.
« Il y a une réflexion qui s’impose dans le milieu de la construction; le temps est venu d’amener un peu plus de circularité dans tout ça, conclut Nathalie Drapeau. »
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 Nathalie Drapeau, directrice générale de la Régie intermunicipale de traitement des matières résiduelles.



















































































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