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   En construction, les mycomatériaux peuvent être appliqués sous forme de briques souples caractérisées par leur légèreté, leur faible conductivité thermique
et l'amortissement des vibrations.
Les mycomatériaux offrent des propriétés acoustiques et thermiques qui rivalisent avec celles des matériaux conventionnels.
Construction écologique : place aux mycomatériaux
Les mycomatériaux sont des matériaux composites fabriqués à partir de biomasse forestière ou agricole et de champignons; 100 % biosourcés et durables, ces alternatives écologiques permettraient de réduire l'empreinte environnementale de l’industrie du bâtiment. À court terme, l’objectif des chercheurs est d’implanter des boucles d'économie circulaire impliquant, par exemple, des scieries.
es éléments écoresponsables et les alternatives écolo- giques aux matériaux de construction synthétiques se multiplient ! Du moins dans les laboratoires de recherche.
Après le béton autocicatrisant et les panneaux isolants en mousse cellulosique, place aux mycomatériaux.
Ces nouveaux matériaux, 100 % biosourcés, durables, et res- pectueux de l’environnement sont des matériaux composites fabriqués à partir de biomasse forestière ou agricole et de champignons. Ils permettraient de réduire l’empreinte environne- mentale de l’industrie du bâtiment et ils sont entièrement com- postables en fin de vie.
Le mycélium polymérise les résidus et forme avec eux un maté- riau composite qu’il est possible de mouler pour fabriquer des objets et des matériaux de construction. Les mycomatériaux font l’objet de recherches depuis une trentaine d’années en Amérique et en Europe.
En raison de leur nature poreuse et fibreuse, les mycomatériaux offrent des propriétés acoustiques et thermiques qui rivalisent avec celles des matériaux conventionnels.
Ainsi, dans le domaine de construction, «les avenues courtes pour les mycomatériaux sont le traitement acoustique et ther- mique, les tuiles à plancher, l’absorption des chocs liés au trans- port et le remplacement du liège, précise Geoffroy Renaud, étudiant-chercheur à l’Institut de recherche en biologie végétale de l’Université de Montréal et fondateur de Mycélium Remédium Mycotechnologies. »
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Ces procédés de fabrication innovants interpellent les architectes et les designers, mais aussi la NASA qui serait impliquée dans des recherches portant sur la création d’habitats autogénérés en mycomatériaux pour la colonisation de la Lune et de Mars.
Le constructeur automobile Ford, par exemple, possède des brevets sur les mycomatériaux donc, «il ne serait pas surpre- nant qu’ils en mettent déjà dans des voitures; pour les tableaux de bord, par exemple », avance M. Renaud.
Les mycomatériaux étant aujourd’hui au tout début de leur com- mercialisation, ils ne risquent pas de trouver leur place en centres de rénovation à court terme. Mais pour les chercheurs, l’objectif est ailleurs notamment dans le développement des affaires B2B.
«La vente de panneaux isolants en mycomatériaux au grand public, ce n’est pas pour demain. Notre modèle d’affaires mise plutôt sur l’implantation de boucles d’économie circulaire là où le potentiel d’impact est le plus grand en matière de ser- vices à l’environnement et d’appropriation par les utilisateurs. »
Par exemple, une scierie qui génère des résidus susceptibles d’être transformés, dans un circuit court, en objets utiles pour l’entreprise représente le genre de collaboration souhaitée par les chercheurs.
Les commerçants et les manufacturiers sont invités à contacter Geoffroy Renaud; «Nous avons des intérêts communs et une longue chaîne à développer. En tant que chercheurs, notre rôle est de fabriquer ces matériaux et de fournir des prototypes, mais nous ne sommes pas des transformateurs. »
Écolo
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