Page 37 - AQMAT Magazine Automne 2022

Éconobois, un remarquable succès entrepreneurial autochtone
Éconobois, situé sur la rue Chef-Max-Gros-Louis à Wendake, aux limites de la ville de Québec, opère depuis plus de 40 ans une quincaillerie et des entreprises de matériaux de construction, de cabanons et de revêtement de bois extérieur et intérieur.
P
our nous en parler, l’AQMAT a eu l’occasion de s’entretenir avec Lara Sioui, 32 ans, directrice générale de ce com- merce unique au Québec. D’entrée de jeu, elle mentionne,
et un moins en même temps parce qu’on
est proche de notre compétition, mais
on se démarque par notre service
et par l’aspect familial de notre
entreprise. Nous sommes très
compétitifs dans les prix de nos
matériaux. Notre bois est sélectionné
de manière très sévère, ce qui fait
en sorte que depuis 40 ans, les gens disent
et répètent que notre bois c’est le plus beau comparativement aux autres. La qualité de notre bois nous démarque beaucoup. Que ce soit pour nos poutrelles, nos cabanons, nos murs préfabri- qués ou encore les revêtements extérieurs de bois, chez Éconobois on machine le bois de A à Z et on le transforme. Nous avons même un séchoir situé à côté de l’usine de revêtement. »
Dans un contexte d’intense compétition et de pénurie de main- d’œuvre, Éconobois mise beaucoup sur l’aspect familial de l’entre- prise pour tirer son épingle du jeu. «Notre entreprise est familiale, il n’y a pas 300 employés; ça donne un service à la clientèle qui est complètement différent. Je crois que c’est pour ça qu’à travers les années on a réussi à garder notre clientèle, nos employés. La roue tourne bien grâce à ça. Nos employés ce ne sont pas des numéros, nos clients non plus et ils le ressentent. C’est le service qui vient vraiment tout changer, mais, en même temps, on demeure très compétitif, car on réussit à avoir un bon volume d’achat. »
«mon père Gabriel et mon frère Guillaume sont les piliers de cette compagnie ; ils se donnent à fond. Je tiens aussi à souligner l’apport et la fidélité des employés qui sont impliqués dans la compagnie depuis des années. Mon père a lancé l’entreprise dans un cabanon. Il s’est construit un cabanon et c’est dans ce cabanon qu’il vendait les cabanons qu’il fabriquait. Après un an, le business a commencé à exploser de partout et il a commencé à construire le magasin, les entrepôts, les usines. Gabriel, c’est le grand propriétaire et Guillaume, son fils, mon frère qui a dix ans de plus que moi se sont toujours investis énormément.»
Daniel Rioux, jeune retraité de TIMBER MART, connait bien l’entre- prise; il a développé une relation d’affaires avec Gabriel Sioui lors- qu’il était directeur régional pour la bannière. «Éconobois, c’est un incontournable ! Selon moi, au Québec, c’est l’entreprise autochtone qui a le mieux réussi, tant au sein de sa communauté qu’à l’extérieur de la réserve.»
Éconobois, dont le chiffre d’affaires s’élève à plusieurs millions de dollars, dessert la communauté de Wendake et celle des arron- dissements de la ville de Québec. Les entrepreneurs constituent une importante partie de leur clientèle.
«On a la chance d’être vraiment proche des autres quartiers comme Loretteville, Lac-Beauport, Charlesbourg. C’est un plus
AUTOMNE 2022 AQMAT MAGAZINE 37
Nous et les Autochtones
En plus de son rôle dans Éconobois, Lara Sioui a beaucoup de projets. L’un d’eux est l’entreprise Onquata. Fondée en 2018 avec sa mère Lise Bastien, l’entreprise offre des pagaies confectionnées par des artisans autochtones de Wendake. « La pagaie est un élément symbolique pour nous les Premières Nations et les Hurons-Wendats, explique la jeune entrepreneure, on les utilisait pour faire des échanges commerciaux
et pour la pêche. On a eu l’idée de la remettre d’actualité en faisant
un lien contemporain en ce qui touche la décoration, mais aussi en
lui donnant un élément symbolique. Aujourd’hui, on vend la pagaie chez plusieurs détaillants et en ligne. Notre entreprise est en pleine croissance et on prévoit la construction d’un atelier/boutique à Wendake, près de la quincaillerie. On engage des gens de la communauté et des Premières Nations; ça crée des emplois et ça fait rayonner notre culture.»