Page 51 - Quart de Rond janvier-février
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la mélamine comme chauffage à biomasse
En regardant les tomates roses des Serres Stéphane Bertrand, il est impossible de se douter qu’elles ont grandi sous la chaleur exotique... d’armoires de cuisine ! Pour éco- nomiser et moins polluer, l’entreprise de Mirabel utilise depuis novembre un système de chauffage à biomasse à copeaux de mélamine.
«Bien que ces résidus, provenant d’usines d’armoires de cuisine, contiennent du formaldéhyde, un produit toxique, un système de filtration perfectionné permet d’éliminer, à la sortie, la très grande majorité des particules polluantes», a expliqué Sylvain Miron, directeur général de l’entreprise, en entrevue au Journal Les Affaires à propos de la chaudière conçue par Construction Mario Daigle.
Les tomates des Serres Stéphane Bertrand poussent sous le chaud soleil... d’armoires de cuisine ! En effet, les serres sont chauffées grâce à un système à biomasse à copeaux de mélamine.
Ce dernier a aussi précisé que le propriétaire de la compa- gnie, Stéphane Bertrand, s’approvisionnait en biomasse auprès d’une entreprise qui lui appartient conjointement avec son père.
Alimentée en bois par un système automatisé, la chaudière des Serres Bertrand est au cœur d’un plan d’agrandissement. L’entreprise prévoit tripler sa surface de production d’ici sep- tembre 2016, passant de 1,7 à 5,7 hectares et ajoutant au passage la production de concombres.
Plusieurs composantes énergétiques seront ajoutées au pas- sage, dont l’installation d’écrans thermiques au plafond pour diminuer les pertes de chaleur. Des murets isolés à la base de toutes les serres et des murs en polycarbonate, un matériau plus isolant que le verre, sont aussi prévus.
Le projet, représentant un investissement total de 14 M $, sera subventionné par le Fonds vert du gouvernement du Québec à la hauteur de 3,9 M $.
moins chère et moins polluante
L’utilisation de la biomasse plutôt que le gaz naturel pour le chauffage engendrera une diminution des gaz à effet de serre correspondant au retrait annuel de 2 400 voitures de la route, selon Jean Gobeil, ingénieur forestier.
« Qui plus est, la biomasse est une matière extrêmement abondante au Québec. On prévoit que son prix suivra le rythme de l’inflation au cours des vingt prochaines années », a précisé l’ingénieur dans l’entreprise spécialisée en implantation de système à la biomasse, qui a conseillé Stéphane Bertrand.
Avec les coûts d’opération, la biomasse résiduelle coûte 1,8 sous pour le kilowattheure thermique, contre 5,1 sous pour le gaz naturel. Ceci représente une économie en frais énergétique de 60 %, a ajouté M. Gobeil.
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