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18 SAUVETAGE #150
Lors d’une démonstration sur le thème de l’homme à la mer à Port-en-Bessin, l’IMP sensibilise sur la fluorescéine qui peut aider à retrouver une victime en colorant l’eau.
La pêche et les pêcheurs tiennent une grande place dans l’histoire du sauvetage en mer. La solidarité des marins était un principe. Au XIXe siècle, elle est
devenue dans de nombreux ports de pêche une orga- nisation avec une embarcation dédiée au sauvetage et des équipages de bénévoles prêts à répondre en cas d’alerte. Dans certains ports, cette solidarité struc- turait et structure encore des familles dont plusieurs membres sont sauveteurs (voir page 26 le portrait de la famille Le Moigne à Saint-Guénolé) et parfois des villages entiers. À la pointe de Trévignon, la fête du village le 14 juillet, c’est la fête du canot de sauvetage. Aujourd’hui, il y a moins de bateaux de pêche, moins de pêcheurs et plus de navires de plaisance en mer et dans les ports. Beaucoup de sauveteurs ne sont plus des professionnels de la mer. D’où le nécessaire investissement en formation des Sauveteurs en Mer dont Sauvetage vous parle régulièrement.
UN MÉTIER QUI RESTE DANGEREUX
Logiquement, parmi les personnes secourues, la proportion des pêcheurs a baissé aussi. La pêche est-elle pour autant devenu un métier sûr ? Non. À l’échelle de la planète, elle conserve la réputation de « métier le plus dangereux du monde ». Le BEA mer (Bureau enquêtes accidents) a cité une étude danoise montrant que sur la période 1989-1996, la pêche avait fait vingt-cinq à trente fois plus de morts que les métiers terrestres.
On n’aime pas trop parler de ça dans la communauté des pêcheurs. À Concarneau, au musée de la Pêche, ce n’est pas un sujet mis en avant. Sur les quais, pour la célèbre fête des Filets bleus, on monte une tente
« À l’échelle de la planète, la pêche conserve sa réputation de métier le plus dangereux du monde. »
spécialement dédiée à la pêche et à ses métiers. On veut susciter des vocations. La pêche manque de bras, alors que c’est un métier qui paye bien. Mais la sécurité n’est pas souvent évoquée.
La situation s’est considérablement améliorée. « La sécurité à bord des navires de pêche n’est pas un vain mot!, assure le Comité national des pêches (CNPMEM). Le nombre d’accidents du travail constatés sur une période de dix-huit ans (entre 1999 et 2017), en métropole, a diminué de plus de moitié. »
LES ÉQUIPAGES DE SAUVETEURS QUI COMPORTENT LE PLUS DE PÊCHEURS
SAINT-GUENOLÉ - PENMARCH (Finistère)
15
ÎLE D’YEU (Vendée)
14
PIROU (Cotentin)
13
TRÉVIGNON - CONCARNEAU (Finistère)
13
LA COTINIÈRE (île d’Oléron)
11
GOUVILLE-SUR-MER (Cotentin)
10
BARFLEUR (Manche)
9
LES SABLES D'OLONNE (Vendée)
8
En Méditerranée, on trouve encore quelques pêcheurs parmi
les sauveteurs à Sète (3), Macinaggio (3) et Cavalaire-sur-Mer (2).
Source : SNSM 2019.
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