Page 64 - Lifestyle by Rosier 2014
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Dans le sud de la Gaule où le climat le permettait, les grecs puis les romains apportèrent la culture des oliviers et l’extraction de l’huile d’olive, créant ainsi l’oléiculture. Les légions romaines avaient l’ordre de planter des oliviers. Cela permettait à Rome de développer au maximum son commerce florissant d’huile sur tout son territoire. L’olivier est avant tout un arbre rustique, qui craint l’humidité. Les terres sèches et arides de la Provence ont permis une culture réussie en terrasses ou restanques, soutenues par des murs en pierre sèche ou dans la garrigue.
Au cours des siècles, l’oléiculture passera par des phases d’expansion et par des phases de régression toutes aussi importantes dues aux variations climatiques, économiques et géopolitiques.
La culture des oliviers et la consommation de l’huile d’olive perdurent en Provence essentiellement sous l’égide des monastères. Pendant le Moyen Age, l’huile d’olive n’est consommée que pendant les 140 jours annuels de jeûne et essentiellement par de riches familles. Elle est aussi consacrée et utilisée lors des rites religieux.
Au retour des Croisades, les croisés ont ramené en France la recette d’un savon à base d’huile d’olive. Au XIIe siècle, les savonneries de Marseille furent créées.
Au XVIe siècle, la culture de l’olivier reprend son essor grâce au développement du commerce maritime. L’exportation du Savon de Marseille prit une place prépondérante sur le marché du bassin de la Méditerranée. Les oliveraies se multiplièrent pour fournir la matière première. Le nombre de moulins augmenta. C’est au XVIIIe siècle que la culture de l’olivier connut son apogée en Provence. Marseille compta jusqu’à 62 savonneries.
Au XVIIIe siècle, la plupart des moulins était « à recense ». Le marc d’olives, passé plusieurs fois au pressoir, était régulièrement ébouillanté, ce qui permettait de faire remonter la matière grasse. Cette technique permettait de recueillir l’huile à la surface des bassins de décantation. Le résidu du marc était utilisé comme engrais ou combustible.
In southern Gaul, where the climate was suitable for the purpose, Greek and Roman invaders developed the cultivation of olives and the extraction of olive oil, creating the “oleiculture”. The Roman legions were ordered to plant olive trees. This allowed Rome to maximize its flourishing trade of oil on its territories. The olive tree is primarily a strong rough tree, which cannot cope with rain and humidity. The dry arid lands of Provence led to a successful cultivation either in terraces or “restanques”, delimited and supported by dry stone walls or in the scrub.
Over the centuries, the olive groves go through phases of expansion and regression equally important, due to climatic, economic and geopolitical changes.
Olive cultivation and consumption of olive oil in Provence have persisted mainly under the authority of the priesthood and the monasteries. During the Middle Age, olive oil is only used during the 140 annual days of fasting and mostly by wealthy families. It is also consecrated and used in religious rituals.
Returning from the Crusades, the Crusaders brought back to France a recipe for soap based on olive oil. In the XIIth century, the soap factories in Marseille were created.
In the XVIth century, the cultivation of the olive tree resumed its growth through the development of maritime commerce. The export of “Savon de Marseille” overtook the Mediterranean market. Olive groves multiplied to provide the raw material. The number of mills increased. In the XVIIIth century, the cultivation of olive trees flourished in Provence. Up to 62 Marseille soap factories existed.
In the XVIIIth century, most of the oil mills were “à recense“ The olive pomace was passed several times to the press, regularly scalded, to gather the fat. This technique allowed to collect oil on the surface of settling ponds. The residue marc was used as fertilizer or fuel.
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