Page 75 - Lifestyle by Rosier 2014
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Sade is an archetype of literature. Some authors create characters such as Aragon with Aurélien , Hugo with Cosette, and Defoe with Robinson Crusoe. Sade, meanwhile, is so intense and «heavy» in our literary history, that he gave his name to a neologism, a type of literature and sexuality: sadism - synonymous with evil, perversion of cruelty, and translated into many languages.
And yet, who is he exactly? This man was a soldier and a libertine, man of letters, author and director of theater, however he was relegated to the asylum at Charenton, he was all his life, a descendant of an august lineage, and also, in turn, sought to perpetuate his name and blood.
He found a balance in the Luberon, this earth of his castle of Lacoste, a haven of peace and salvation.
Sade descended from the nobility of the sword which has carved a road with a sword and a saber. He was seduced by the bourgeois spirit of “Les Lumière”. He created the concept of “pleasure“ and tried to create at the same time without success, an ideology, base on the combination of two social groups. His conclusions were that interests of master and slave were irreconcilable. The absolute paradigm of this theory is also the base of his book “One Hundred and Twenty Days of Sodom”. He was a man of extremism “Taking injustice as such, is to recognize that there is another justice, is to question his life and self himself .“
Finally, Donatien de Sade succeeded, both through his writings and his life, to cross the French political life, so rich in these times of Enlightenment and Revolution without attracting any sympathy ...
Henry de Montherlant liked to say : “Making friends is an occupation for shopkeeper [...]. Making enemies is an aristocrat activity!“ With Donatien de Sade, we are in the high nobility. n
Château de Lacoste. Castle of Lacoste.
verte vont se diffuser. Dans les années 1970-1980, les cours de Michel Foucault, au Collège de France, puis la publication d’œuvres exhumées, dans la collection de la Pléiade (en 1990), feront de Sade un auteur à part entière.
Sade est un archétype de la littérature. Certains auteurs créent des types : Aragon avec Aurélien, Hugo avec Cosette, Defoe et Tournier avec Robinson Crusoé, ou Camus avec Meursault. Sade, quant à lui, est si dense et si « lourd » dans notre histoire littéraire, qu’il a donné son nom à un néologisme, à un type de littérature et de sexualité : le sadisme – synonyme de mal, de perversion, de cruauté, et traduit en de très nombreux idiomes.
Et pourtant, qu’en est-il exactement ? Cet homme sera un soldat et un libertin ; il présidera une section jacobine ; homme de lettres, auteur et metteur en scène de théâtre, il sera pourtant relégué à l’asile de Charenton ; il est, et sera toute sa vie, un descendant d’une auguste lignée, et, lui aussi, à son tour, cherchera à perpétuer son nom et son sang.
Son équilibre, il le trouvera dans le Luberon, cette terre fondatrice et dans son château de Lacoste, son havre de paix et son salut.
Sade descend de cette noblesse d’épée qui s’est taillée une route à coups de fleuret et de sabre. Il sera néanmoins séduit par l’esprit bourgeois des Lumières : il a créé le concept de « bon plaisir » et tente, en même temps, de fonder idéologiquement, sans y arriver, cette revendication d’associer deux groupes sociaux – il conclura cependant que les intérêts du maître et ceux de l’esclave sont inconciliables. Le paradigme absolu de cette théorie sera aussi le fond de ses Cent Vingt Journées de Sodome. On ne peut qu’avoir peur devant cet homme d’extrémités, voire d’extrémisme : « Assumer l’injustice comme telle, c’est reconnaître qu’il y a une autre justice, c’est mettre en question sa vie et soi-même. »
Finalement, Donatien de Sade réussit, autant à travers ses écrits que sa vie, une traversée de la vie politique française, si riche en ces temps de Lumières et de Révolution, sans jamais attirer la moindre sympathie...
Henry de Montherlant aimait à dire : « Se faire des amis est une occupation de boutiquier [...]. Se faire des ennemis est une activité d’aristocrate ! » Avec Donatien de Sade, nous sommes dans la très haute noblesse. n
Rouleau, manuscrit des Cent Vingt Journées de Sodome. Écrits à la Bastille à raison de 3 h par jour (du 22 octobre au 28 novembre 1785), ces feuillets, de onze centimètres de largeur, furent assemblés en un rouleau de douze mètres dix de long (fondation Martin Bodmer, Cologny, Suisse).
Roll, manuscrit of the « Cent Vingt Journées de Sodome ». Written in the Bastille jail, 3 h per day (from 22nd october to 28th november 1785), these pages, 11 centimeters large, were assembled in a roll of 12,10 meters long (foundation Martin Bodmer, Cologny, Suisse).
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