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Le regard critique que l’on pourrait être amené à leur porter aujourd’hui nous oblige-t-il à les qualifier pour autant de «cocus de l’espoir» ? Se sont-ils complètement trompé ou bien est-ce simplement un effet des ruses dont l’histoire est coutumière ?
Après cette contribution mondiale à la barbarie, suivie de bien d’autres et la chute de toutes les souriantes certitudes des grands soirs, à l’heure d’une refondation revendiquée partout avec ses increvables exigences d’égalité sur une planète dont l’avenir climatique même est menacé et récemment encore par des pandémies mettant en danger l’équilibre de nos sociétés, certains jugeront peut être que de rappeler de tels «détails de l’Histoire» ne confortera aucune espérance.
Alors... nous reste la transmission ?
Le récit qui suit ne résulte en rien d’une quelconque et obscure obsession des origines mais de la croyance, peut-être surannée,enunesortedenécessitémoraleenversceuxquinousontprécédé... etceuxquenouslaisseronsdernièrenous.
«L’existence précède l’essence» écrit le philosophe... Sans doute, mais alors s’il est aussi vrai que nous sommes poussières d’étoiles nous sommes aussi les héritiers d’une longue série d’héritiers.
«À la veille du XXe siècle, l’immense majorité des 5 400 000 Juifs de l’Empire russe était confinée dans une région connue sous le nom de « Zone deRésidence» (essentiellement l’Ukraine mais aussi la Biélorussie, la Lituanie et une partie de la Pologne).
C’est là, que, selon l’expression de l’écrivain Vassili Grossman, se trouvait le corps du peuple juif...Ces populations parlaient le russe, l’allemand, le polonais et surtout le yiddish. Elles étaient unies par une même culture, même si beaucoup de leurs membres s’étaient détournés de la religion pour s’engager dans le combat politique et social.» memorialdelashoah
Avec le refus violent par l’autocratie tsariste d’une société plus égalitaire, ceux-là furent donc souvent amenés à choisir entre révolution ou émigration, l'entrée dans la clandestinité pour chasser le tsar ou le départ vers un Etat de droit, les Etats-Unis surtout, la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne dans une moindre mesure. Mais les visas n’étant accordés qu’avec parcimonie, parmi ceux qui s'étaient résolus à partir, faute d’autres recours une poignée mit le cap vers la Palestine avec les conséquences que l’on connait aujourd’hui et quant à ceux qui avaient choisi l’Allemagne... ils durent fuir de nouveau ou subir le pire.
Tous ceux qui ont choisi de rester, de se laisser porter par le vent qui se levait et de collaborer peu ou prou au nouveau régime ne méritent-ils pas un discret respect et une certaine reconnaissance pour avoir, souvent en développant au quotidien une multitude de tactiques et de ruses qui leur a permis de s’accommoder ou de résister au régime, contribué à confronter leurs rêves d’émancipation et de justice sociale à la dure réalité des vents contraires, déblayant pour nous avec leurs semblables, les routes toujours plus étroites des revendications de l’émancipation égalitaire ?
Rêver l’histoire à venir et penser ce qui est advenu. N’oublie pas ton avenir dit le juif !
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