Page 4 - Arobas5_theme2_2017-08-15
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Papa me guide jusqu’à la fameuse fissure. Il me passe les clés de
                                       la camionnette autour du cou et plonge ses yeux dans les miens :

                                       — Lise, je ne vais pas te mentir. Ce passage est vraiment très
                                       difficile. Si tu n’y arrives pas, tu redescends. On attendra sagement
                                    25  les secours et personne ne t’en voudra. D’accord ?

                                       Je suis trop émue pour parler. Je fais oui de la tête.

                                       — Allez, et fais attention !

                                       Je m’engage dans la fissure. Cinq minutes plus tard, je suis déjà à
                                       bout de souffle. La sueur ruisselle de mon front et me coule dans
                                    30  les yeux. La Boîte aux lettres est si étroite que je dois garder la tête
                                       de côté. Par endroits, mon casque se coince entre les deux parois.
                                       Je peux à peine plier mes genoux. Je dois me tenir de profil comme
                                       un Égyptien et avancer centimètre
                                       par centimètre en tirant sur mes
                                    35  bras. Mes pieds dérapent. Je n’en
                                       peux plus. Mon cœur résonne
                                       à toute allure dans ma tête. Je
                                       plaque un instant ma joue contre
                                       la roche glacée pour me rafraîchir.

                                    40  « Allez, me dis-je, il faut que je
                                       continue. »

                                       Je parviens à m’élever encore de
                                       plusieurs mètres, mais la fissure
                                       paraît sans fin. Mes jambes trem-
                                    45  blotent de fatigue. Je repense à
                                       mon oncle blessé. Non, je ne veux
                                       pas abandonner. Ils m’ont emme-
                                       née avec eux. Je veux les aider.
                                       Courage ! Cette fissure doit bien
                                    50  finir un jour.

                                       Je repars. Pendant vingt minutes,
                                       je m’agrippe, je pousse, je trans-
                                       pire. Moi et mon courage sommes
                                       à bout. Je vais flancher, lorsque
                                    55  mes doigts rencontrent enfin le
                                       rebord de la roche.
            Pourquoi Lise ne
            termine-t-elle pas         — La fin de la fissure ! Mon oncle
            sa phrase ?                est sauv… Hè !!!




               26  Arob@s  •  thème 2




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