Page 5 - Arobas5_theme2_2017-08-15
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Catastrophe ! Ma lampe vient de s’éteindre. J’actionne plusieurs              s’extirper
                     60  fois l’allumeur de mon casque avec angoisse. Rien ne se passe. Je            S’extraire avec difficulté
                        suis dans le noir, le noir complet. À tâtons, je m’extirpe hors de la         d’un endroit.
                        fissure et je m’assois par terre.

                        Ça va mal. Pas une lueur, pas un bruit… Comment trouver la                    glaise
                        sortie ? Elle ne doit plus être loin à présent, mais où ? Devant ?            Terre molle et
                                                                                                      imperméable.
                     65  Derrière ? À gauche ? À droite ? Je ne peux pas risquer de tomber
                        dans un trou.

                        Non… au lieu de paniquer, je dois plutôt essayer d’apercevoir
                        quelque  chose  malgré  l’obscurité.  Il  suffirait d’une  minuscule
                        lueur.

                     70  Je tourne lentement la tête à gauche, puis à droite, sans rien voir.
                        Je me retourne carrément et je sens quelque chose de frais me
                        caresser les joues.

                        De l’air ? L’air, ça vient de dehors ! Je me mets à quatre pattes et je
                        lève le nez pour remonter à la source de ce vent sauveur.

                     75  Au bout de quelques minutes, j’entr’aperçois enfin une lueur. Cette          Comment Lise se sent-elle
                        fois, j’y suis ! Je me mets debout et me précipite jusqu’à la bouche          à ce moment ?
                        de pierre. […]

                        Sans y croire, je regarde mes habits et mes mains barbouillées de
                        glaise. Non, je n’ai pas rêvé. Je reviens bien du fond de la terre et
                     80  mon oncle Charles a besoin d’aide. J’ôte mon casque, je passe ma
                        main dans mes cheveux noyés de sueur et je cours à la voiture.

                        Mes mains tremblent. Je dois m’y reprendre à trois
                        fois pour parvenir à ouvrir le coffre. Où mon
                        père  a-t-il  caché  son  téléphone ?
                     85  Dans  son  sac ?  Dans  la  boîte  à
                        gants ? Non plus. C’est trop bête !

                        Ça y est ! Je me rappelle ! Le télé-
                        phone est dans une de ses bottes.
                        Beurk…  je  comprends  que  ce
                     90  soit un bon antivol, ça empeste
                        la vieille chaussette.

                        — Allô, Maman ? C’est Lise…




                        Jean-Marie DEFOSSEZ et Didier BALICEVIC, « Mon aventure sous la terre »,
                                  o
                        J’aime lire, n  202, octobre 2007, Paris, Bayard France, p. 34-44.



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