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de Montmartre puis par les frères Perret (immeuble locatif rue Franklin, 1902; garage de la rue de Ponthieu, 1906, théâtre des Champs-Elysées, à partir de 1912).
Le choix de cette technique par Noulin-Lespès ne fut pas motivé par un souci d'économie mais par goût de l'aventure technologique qui ani- mait ses contemporains. La mise en oeuvre du béton armé était alors un luxe si l'on considère la complexité de cette façade et la diversité des moules qu'il a fallu construire pour y couler le béton.
Détail (D.-R.)
Au début du siècle, la technique du béton armé n'était pas encore par- faitement au point : les fers à béton de section surabondante placés trop souvent à fleur de l'épiderme ont entraîné des désordres par dilatation, fissuration, pénétrations deau, formation sous-cutanée de sels due à la pollution, corrosion des armatures.
Depuis quelques années, ces désordres s'étaient accentués d'une manière dangereuse en entraînant des chutes de matériaux. Des purges successives ont été effectuées conduisant à la mutilation de certaines par- ties significatives des façades (suppression des pinacles surmontant les bulbes, de décors floraux, remplacement des balustres de certains balcons par des parties pleines, etc ...), voire même préjudiciables à la solidité des ouvrages. La mise en peinture de la façade dans un ton blanc blafard a affadi le caractère de l'immeuble.
L'ensemble de ces considérations a motivé les mesures de protection prises au titre des monuments historiques.


































































































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