Page 32 - Les lésions digitales
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Lors de l'amputation, après incision cutanée en cas d'amputation au niveau de l’articulation
interphalangienne distale, une incision dorsale sera réalisée. Après avoir effectué une
hémostase soigneuse des veines dorsales, incision du tendon extenseur, ouverture articulaire et
incision des ligaments collatéraux.
Ceci permettra de visualiser la plaque palmaire qui sera incisée, ensuite une incision palmaire
sera effectuée, encore une fois hémostase soigneuse et on se dirigera vers les pédicules
collatéraux.
Une hémostase de l'artère collatérale radiale et cubitale sera réalisée soit par des clips
microchirurgicaux soit par ligature. Les nerfs collatéraux seront soigneusement disséqués,
personnellement j'effectue une coagulation des deux nerfs collatéraux afin d'éviter un
problème de névrome.
L'incision sera ensuite poursuivie jusqu'au tendon fléchisseur.
Vu la libération cutanée et sous cutanée, le segment à amputer sera donc pédiculé uniquement
sur le fléchisseur profond. Une traction sur la partie distale du doigt sera effectuée et une
résection plus proximale du tendon fléchisseur sera donc réalisée grâce à cette traction.
Il faut éviter de suturer le fléchisseur profond à l'extenseur afin d'éviter un syndrome du
quadrige qui empêcherait une flexion digitale satisfaisante.
En ce qui concerne l'articulation qui est actuellement exposée au niveau de P2, on effectuera
une résection du cartilage de même que des deux joues latérales de la tête de P2 afin d'éviter
de donner un aspect spatulé au moignon.
La suture cutanée sera effectuée au fil non résorbable afin d'éviter tout problème
d'inflammation suite à la résorption des fils, chez l'enfant par contre un fil résorbable sera
employé.
De même en cas de sensibilité importante du patient, il vaut mieux employer un fil résorbable.
En ce qui concerne les sutures, la suture cutanée distale sera d'abord effectuée, les bords
latéraux devront dans certains cas être retaillés afin d'éviter un aspect spatulé.
Ces amputations représentent bien souvent un traumatisme psychologique majeur pour le
patient qu'il a parfois difficile d'accepter, ceci étant bien compréhensible.
Une prothèse peut être envisagée notamment pour les activités sociales, celle-ci permettra au
départ de mieux accepter ce traumatisme et de dissimuler cette amputation au regard d'autrui.
Dans la majorité des cas cependant, après quelques temps, ces prothèses ne sont plus portées
de manière systématique vu l'absence de sensibilité et la gêne fonctionnelle qu'elles
occasionnent dans les gestes de la vie courante.
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