Page 34 - Islenska
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mentales ne menaient à rien. Je continuais de scruter l’océan. Perdue dans mes réflexions, j’attendais une réaction de la nature. Un signe. N’importe quoi. Mais la seule réponse était le doux son des légers clapotis de l’océan. La peur du néant recommençait à poindre. Pas une terre en vue. Et ce silence imposant. Je sentis soudai- nement un froid s’infiltrer dans mes vêtements. Quand soudain, un clapotis plus intense, plus dense que les autres.
Je me retournais aussi vive que possible vers l’origine du bruit. Juste le temps d’apercevoir quelque chose entrer dans l’eau. J’étais stu- péfaite. Aux aguets. Pourtant rien ne semblait troubler le calme de l’océan. Un silence angois- sant et impatient. Mes yeux rougis par le froid et l’acuité. À bâbord, un nouveau clapotis. À nouveau, je me retournais trop tard. Mais une présence s’imposait dans ces lieux. Démoniaque ou céleste ? D’un regard inquiet, je m’épui- sais à observer la surface de l’eau. Je restais là, scrutant la surface quand, soudainement, à tribord, des vaguelettes se firent plus intenses. Les mouvements s’intensifiaient, le temps entre les deux clapotis se rapprochait, la créature ma- rine jouait avec mes nerfs et me terrifiait. La peur au ventre, je regrettais de m’être aventu- rée sur cette eau glaciale. Mais je n’avais pas de choix. Et la curiosité l’emporta. Je me pen- chais discrètement sur le plat-bord du bateau, essayant de voir ce qui se cachait dans l’océan. Très concentrée sur les profondeurs abyssales, j’aperçus furtivement une forme pure, gigan- tesque et sombre se mouvoir dans les tréfonds. La silhouette grossit brusquement excessive-