Page 17 - Sur les traces du Buddha
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Sur les sites Bouddhiques historiques, j'ai vu des mendiants
édentés, unijambistes, borgnes ou moignons dénudés, des pauvres
au faciès vieux et malade, des soupirants de roupies ou de
nourriture, des gardiens des temples avides de recevoir, des
enfants présentés par leur mère à la charité des touristes pas
toujours bienveillants.
J'ai aussi vu une jeune indienne, au crépuscule de sa cérémonie de
mariage, habillée d'un sari et coiffée d'un voile tous deux de
couleur vert-bleu, cachant son visage enfoui dans un foulard bleu
foncé à pois, quittant sa famille à chaudes larmes sous les regards
passibles des passants et ceux inquiets et affligés des femmes qui
l'entouraient. Cette scène à deux pas d'un champ de petits stupas
eux aussi tout en couleurs.
J'ai vu des centaines de vaches sacrées, premières créatures du
dieu Brahma, souvent décharnées et malades, errer dans les rues,
les venelles, les gares, les voies de chemin de fer, les champs, les
grands-routes, manger les détritus acheminés devant les maisons,
ruminer en sommeillant le long d'un trottoir, traverser la chaussée
ou encore respirer l'air frais en longeant la bande centrale des
boulevards périphériques...
J'ai vu un nombre innombrable de chiens bâtards, la peau sur les
os, se promener, l'air hagard, dans les rues, les venelles ou même
sur les grands sites Bouddhiques, comme celui de l'Éveil du
Bouddha à Bodh-Gaya ou à Nalanda, se couchant tranquilles au
milieu du cercle des étudiants que formait notre groupe lors d'un
enseignement.
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