Page 185 - LETTRES AMICALES ET AMOUREUSES
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MÉLANCOLIE.
                                                            .
                                 Toi qui est le poison de mon âme trop sensible,


                                  Toi, sans qui le bonheur me serait impossible,


                                       Ma tendre égérie, viens me consoler :


                                   Viens calmer les tourments de ma solitude,


                                            Et mêle une douceur secrète


                                          À ces larmes que je sens couler.


                             Loin de moi, ces vains plaisirs que le monde idolâtre !


                               Tes rires insensés et cette gaieté folâtre qui t'anime


                                  Semblent braver ma peine, et me font souffrir.


                               J'aime mieux mes soupirs, ma tristesse, mes pleurs



                                      Ma langueur a pour moi des charmes ;


                                     Je souffre... et cependant je désire guérir.


                                     Fidèle au malheur, comme à la solitude,


                                   Nourri  mon cœur de ma longue inquiétude.


                                Souvenirs qui survivent, même s'ils me déchirent ,


                                    Il faut que je te dise à ma dernière heure :


                                      Tu me plains, et pourtant tu m'as aimé,


                                                 Maintenant pleure


                                         Que je puisse sourire en expirant.




                                             Alejandro Alé  30/04/2016
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