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LIFE STYLE / HERBELIN
L’HORLOGERIE FRANC-COMTOISE RENAÎT DE SES CENDRES.
Les Suisses font face à la crise en développant des montres à quartz à bas prix, telles les fameuses Swatch, mais surtout en se lançant dans l’horlogerie de luxe. Si, en Franche-Comté, les plus grandes entreprises comme Lip et Timex ont depuis lors disparu, la région a conservé un tissu de PME, souvent d’anciens fabricants de montres, fournissant des composants aux grandes marques helvétiques.
C’est le cas, par exemple, de La Pratique, à Morteau, dans le Haut-Doubs, spécialiste des aiguilles. À quoi s’ajoutaient les activités de service après-vente pour des sociétés suisses telles que Breitling, Audemars- Piguet, Tag Heuer ou Swatch.
Et voilà que, près d’un demi-siècle après le tsunami asiatique qui l’a emporté, l’horlogerie franc-comtoise renaît de ses cendres. Ainsi les fabricants locaux osent-ils s’attaquer à cette chasse gardée des Suisses qu’est le haut de gamme.
Leader français sur ce créneau, Pequignet a mené de longues et onéreuses recherches pour créer son propre mouvement, le « Calibre Royal ». La plupart des modèles du fabriquant de Morteau se vendent autour de 6 000 euros, prix que les spécialistes jugent raisonnable au regard de leur sophistication.
À Besançon, c’est la griffe Leroy, célèbre pour avoir mis au point en 1900 la Leroy 01, la montre longtemps la plus compliquée au monde, qui a été relancée ces dernières années après son rachat par le groupe Festina. Les industriels francs-comtois ont un avantage comparatif important : des salaires plus bas qu’en Suisse.
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