Page 406 - Christian Maas Full Book
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Le Sculpteur silencieux
L’artiste agit dans l’élan magnifigue de sa force et se tait. Ce n’est plus à lui, dés lors,mais à son
œuvre de subir l’assaut des bavardages qui viendront la mettre en vedette ou la critiquer.
Maas travaille dans un complet état d’innocence. La spontanéité de l’invention est la condition
première d’une œuvre émouvante et durable. Nul besoin d’expliquer ou de justifier son art, simplement
Christian Maas travaille à l’art que Dieu lui a donné pour prolonger sa vie et aussi la notre par ce spec-
tacle d’une force vivante qui garde l’éternité de celle de la vie. Les œuvres naissent et se reproduisent
comme des êtres vivants fécondés dans leur ovule par une puissance involontaire et fatale.
Elles sont des coups d’enthousiasme, des pensées plastiques impromptues, des pensées plastiques
directes. Christian Maas tel un chirurgien s’adonne à la pratique d’une dissection minutieuse de ses su-
jets en les décomposant pour mieux les reconstituer.
Les rapports que Christian Maas entretient avec ses modèles et ses assistants sont extrèmement
simples, discrets, entre eux ils ne se posent pas de questions, tout est dans l’action et tel est le langage de
Maas qui, au repos semble toujours un peu gêné de ne rien faire tout comme ses mains inactives parais-
sent gênées de ne palper que du vide, ces mains qui ont des hésitations et des mouvements nostalgiques
de mains d’aveugle. Des mains qui sont faites pour pétrir argile ou cire et caresser des corps de femmes
ou se poser sur le cuir des belles automobiles.
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