Page 402 - Christian Maas Full Book
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fossilisé. Tous les éléments sont réunis pour constituer une ligne de meubles tels qu’il les prévoyait en as-

                   semblant tous ces éléments qui seront transformés en bronze. D’autres coquillages et éléments issus du

                   milieu marin viendront compléter ces constructions.


                          Grâce à l’expérience transmise par Louis Cane, ces diverses découvertes se mettent en place.

                   Tout comme, enfant, il jouait avec les éléments d’un modeste mécano, adulte il crée des meubles comme

                   jouant avec un jeu de construction.
                          Ces fossiles il a su les faire siens, les assembler, les sculpter; le côté ludique inhérent à sa créa-
                   tion lui permettant justement de retrouver son univers enfantin. Devenu adulte, il n’a de cesse de se

                   préserver de ce monde trop cartésien pour lui. Son seul vrai univers est celui des premiers jeux de

                   l’enfance; il renoue ainsi avec son “paradis perdu”.  Les ateliers où il procède inlassablement à ses
                   travaux de recherche en compagnie de ses assistants complices: voilà son univers.



                          Christian  Maas  possède  le  pouvoir  magique  de  façonner  ses  maquettes  jusqu’à  en  faire

                   l’image  fidèle  de  la  représentation  existant  dans  son  imaginaire;  Il  nous  permet  ainsi  de  trou-
                   ver  notre  chemin  jusqu’à  notre  propre  inconscient.  Etant  donné  la  primauté  de  l’aspect  spec-
                   taculaire  de  son  oeuvre,  des  tendances  exhibitionnistes  mais  aussi  voyeuristes  peuvent  être  mises

                   à jour.



                          L’œuvre-objet permet un rapport fusionnel d’identité qui lie l’auteur à sa création et lui per-
                   met de retrouver le lien maternel. Le retour à l’état infantile est le propre du psychotique, mais égale-

                   ment le processus du mystique et du créateur génial. L’artiste trouve dans la nostalgie du paradis per-

                   du bien plus qu’un fait : il s’agit d’un véritable instrument de progression. A l’apogée de la Grèce
                   antique,  Platon  voyait  dans  l’inspiration  de  l’artiste  une  déraison,  un  transport,  un  délire  :  l’hubris
                   s’opposant  à  la  sophrosune.  Il  est  un  fait  que  le  propre  du  génie  artistique  est  d’être  inspiré,






















 Christian Maas                                                 CATALOGUE RAISONNÉ Vol. II  411



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