Page 397 - Christian Maas Full Book
P. 397
deux il décide d’ouvrir un restaurant à Brighton : “Le Beverly Hills”. Il y emploie un cuisinier
soi-disant élève du célèbre Paul Bocuse et l’endroit devient vite célèbre. Ne peut-on pas y déguster le
fameux “Délice des Dieux” même s’il faut pour cela débourser jusqu’à cent cinquante livres!
Les cocktails sont fabriqués en fonction de votre signe astrologique. L’endroit est élégant, la jet-set
s’y presse, ne serait-ce que pour admirer l’éternel va et vient des serveurs qui souvent se trompent et vont
chercher les plats chauds à l’étage des plats froids. S’en-suit un véritable tohu-bohu et une précipitation
digne des films de Charlie Chaplin. Les employés montent et descendent, descendent et montent, se
trompent de plat puis d’étage, puis de table. Ils sont rappelés à l’ordre par des cris ou même des coups
de pieds aux fesses. Certains font tomber les plats, d’autres les assiettes d’autres se télescopent dans le
grand escalier, d’autres enfin oublient de servir, trop occupés à chaparder dans les cuisines. Le Beverly
Hills ne peut survivre à une gestion surréaliste et en mille neuf cent quatre vingt cinq c’est la faillite, il
faut vendre. Qu’à cela ne tienne, Christian a bien d’autres cordes à son arc! En mille neuf cent quatre
vingt six il organise des charters à St Tropez sur un voilier hollandais de 19 mètres, à la journée ou pour
plusieurs jours, avec visites des villas des célébrités, déjeuners en mer et bronzage intégral notamment
avec les clients du Club Méditerranée, plusieurs fois par semaine.
Les repas sont concoctés par ses soins et servis par une hôtesse allemande. Les touristes veulent
des émotions fortes, il va leur en donner, ils en auront pour leur argent! Il attribue les villas aux artistes et
hommes politiques en vogue. Un modeste plat devient sous ses doigts agiles un grand festin et le tour est
joué avec quelques légumes sculptés en décor dans les assiettes. La plupart de ces légumes sont récupérés
en fin de marché à St Tropez.
Mais le premier contact avec l’art est demeuré vivace; aussi en mille neuf cent quatre vingt huit
reprend-t-il contact avec ce milieu. Les ateliers l’attirent, il aime cet atmosphère. Pour autant n’en aban-
donne-t-il pas les voyages et se rend à deux reprises en voiture au Liban. Un pied en France, un autre
Christian Maas 406 CATALOGUE RAISONNÉ Vol. II
53-11-133_382-438_P BW.indd 406 10/9/2011 3:22

