Page 396 - Christian Maas Full Book
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Il poursuivra ces ventes durant un an environ et vivra ensuite à Glasgow, ville dans laquelle il

                   s’imprégnera de la musique britannique. Les Rolling Stones éclatent, Jimmy Hendricks brûle ses guitar-

                   es, toutes les folies sont permises, la mode elle-même est à l’outrance, les couleurs innondent les tee shirts
                   qui arborent les slogans les plus fous. L’air du temps est à l’amour libre, la musique se fait l’écho de cette
                   révolution. A Paris, les étudiants ont en mille neuf cent soixante huit, découvert la plage sous les pavés.

                   On insulte les bourgeois et leurs conventions, les romanciers démontent l’illusion de l’écriture, l’art tout

                   entier encense le quotidien. A bas les faux semblants, terminées les dorures et le vernis du bon-goût, voici
                   venu le temps de la Liberté. Les femmes jettent leurs lingeries, les poitrines se font plates et les amours
                   brèves. Le temps nous est compté, il faut en profiter. Avec les deux guerres mondiales, l’Europe avait fait

                   l’expérience de l’horreur. Avec la révolution des années soixante dix, elle va mettre à bas les préjugés de

                   la morale bourgeoise.


                          La musique l’attire et va lui permettre un temps de subvenir à ses besoins: il travaillera dans des

                   discothèques à Glasgow et aura le privilège d’approcher David Bowie et Rod Steward dans les années

                   soixante dix ; c’est l’époque de Aladin Sane et Maggie May. Les voyages le font rêver et toute activité
                   lucrative lui donnera l’occasion de les multiplier. Il manque d’argent? Il se lance dans la vente de York-
                   shires pour financer ses trajets entre la France et l’Angleterre.




                          Cette explosion, Christian la ressent et la vit pleinement. Il commence à voyager et son pays
                   d’origine lui semble désormais trop petit. Il est à l’étroit en France, tout n’est que faux semblants et es-
                   prits étriqués.

                   Et  pourtant  c’est  en  France  qu’il  va  avoir  le  premier  contact  avec  le  monde  qui  deviendra  le

                   sien:  celui  de  l’art.  En  mille  neuf  cent  soixante  seize,  sa  rencontre  avec  D.,  antiquaire  stépha-
                   nois,  va  lui  permettre  un  apprentissage  déterminant.  Il  va  se  familiariser  avec  la  peinture  à  son
                   contact,  mais  également  avec  les  pierres  et  les  ivoires,  cela  lui  permettra  de  développer  une  ac-

                   tivité  d’antiquaire  en  “Free  lance”.  Après  un  voyage  en  Afrique  en  mille  neuf  cent  quatre  vingt



















 Christian Maas                                                 CATALOGUE RAISONNÉ Vol. II  405



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