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60 // RéFLEXIONS COLLECTOR ARCHITECTES ÉMERGENTS A+E
- L’architecte « star », médiatisé en raison de son réseau de relations, quelquefois brillant mais qui peut se révéler carnassier, faire preuve de « cannibalisme », capable d’empiéter sur les autres, qu’ils soient confrères, partenaires dans la réalisation du projet, ou même client. L’absence d’éthique et de déontologie peut se ressentir quelquefois, mais la mégalomanie, l’avidité et la cupidité les caractérisent davantage.
- L’architecte qui opte pour les études d’architecture juste pour obtenir un diplôme et une reconnaissance qui lui permettent de se faire un fonds de commerce.
On le reconnaîtra déjà au cours de ses études par ses pratiques calculées et malhonnêtes, puis au cours de sa vie professionnelle car il privilégiera l’argent facile là où il se trouve. « Commerçants », « signataires », souvent corrupteurs et corrompus.
Si l’on veut parler d’architecte (s) émergent (s), devons-nous ne parler que de ceux qui se démarquent, qui se distinguent par la qualité de leur réflexion, de leurs projets, ou de l’ensemble des promotions qui rejoignent, à la fin de leurs études, l’Ordre des Architectes ?
Sans répondre directement à cette question qui peut être discriminante, on rappellera que les étudiants de 17, 18 ou 19 ans qui arrivent en 1ère année dans une école d’architecture, sont, dès le départ, différents, clivés. Fort heureusement, les écarts peuvent se réduire durant la période d’études.
De ce fait, il faut absolument revenir au background de chacun d’eux pour voir que, malencontreusement, le système éducatif au Maroc ne prépare pas une grande majorité des jeunes à l’acquisition de culture générale, artistique, ni à l’esprit d’ouverture, d’initiative ou à la prise de responsabilité de manière autonome et à l’esprit critique.
En outre, l’environnement familial, qui pour les plus aisés, contribue à l’éducation et à l’émancipation, est souvent défaillant, ce qui pénalise également une grande partie des jeunes étudiants.
Heureusement que les qualités intrinsèques d’une partie d’entre eux, à savoir, la volonté, la curiosité, une forte implication et l’envie de s’émanciper leur permet d’évoluer et de s’améliorer.
Au cours des cycles d’études dans les écoles d’architecture, l’étudiant acquiert de nombreuses connaissances et savoir faires dans différentes disciplines qui vont des arts plastiques (avec l’apprentissage du dessin, de la peinture, de la sculpture..), à l’initiation à l’architecture, aux techniques de représentation et de construction (dessin conventionnel et réalisation de maquettes), à la sociologie, à l’histoire de l’architecture et/ou des villes qui donne à l’étudiant un panorama historique de leur évolution et qui permet à l’étudiant d’ouvrir et d’enrichir son esprit par des références historiques et contemporaines, nationales et mondiales.
L’apprentissage des réflexes de lecture (la plupart des étudiants ont très peu lu /ou ne lisent que très peu), de recherche que ce soit en bibliothèque ou sur Internet, ne se fait que progressivement avec la complexification de l’enseignement qui passe à la réflexion et à la conception individuelle de projets et qui n’apparait réellement pour la grande majorité des étudiants qu’en 3ème ou 4ème année.