Page 19 - MICADO Magazine n°1
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Conclusion
De manière générale, cela pose de nombreuses questions :
• Fautil une DMU adaptée à la fabrication qui évoluerait en fonction des données issues des procédés ?
• Si oui, comment définir son degré d'interaction avec la DMU initiale ?
• Estil préférable de conserver une seule DMU, au risque d'en complexifier considérablement la structure ?
• Que l'on s'appuie sur une DMU adaptée à la fabrication ou sur une extension de la DMU, il faut être capable de la décliner en des DMU individuelles, associées à chaque produit physique.
• Comment lier les évolutions du jumeau numérique à sa DMU ?
• Quelle est la granularité à prendre en compte pour remonter des informations à la DMU initiale pour tenir compte, par exemple, de problèmes répétés sur plusieurs jumeaux numériques, dont l'origine pourrait se trouver dans une erreur ou une approximation de la conception initiale ?
• Quel est le niveau de sémantique associé à chaque maquette ou à une maquette maître ? Peuton se contenter de systèmes d'annotations pour décrire certaines contraintes ?
• Dans un univers déjà instable (les modèles / PLM ), le risque d'aboutir à des solutions réparties dont la cohérence sera impossible à assurer estil négligeable ?
• Comment maîtriser des volumes de données très importants (IOT) (tout conserver ou choisir, retrouver l'information pertinente ) ?
• Quelle granularité choisir (un jumeau par produit ou famille de produits ?) ? Comment assurer l'évolution des connaissances ? Etc.
On se trouve donc face à une fonctionnalité qui s'appuie sur des performances en très forte évolution, notamment en termes de temps réel et de captation d'informations. Si on se place d'un point de vue technique, le coeur du jumeau numérique peut être vu comme une extension du modèle de CAO, tenant compte des retours d'informations des IOT. Il doit intégrer d'autres formes de modèles et de données, notamment ceux issus de la simulation et de la réalité virtuelle. Si on se place d'un point de vue fonctionnel, il est le support privilégié du PLM et de l'ERP. .
Il ne suffit cependant pas de décider de la mise en oeuvre de jumeaux numériques. Sans une réflexion approfondie, le risque est non nul de conduire à des déceptions du même ordre que celles rencontrées lors des premières expérimentations du PLM. S'agissant d'un domaine par nature complexe dans la plupart des cas, c'est peutêtre aussi le prix à payer pour aboutir à des solutions opérationnelles, probablement à plus long terme que ce que laissent croire certains articles trop optimistes.