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Producteur : Le métier de producteur est un peu différent d’un pays à l’autre.

            En France, le producteur délégué ou encore le producteur de films, comme certains l’appellent, est le
            représentant d’une société de production.

            Cette société ira chercher en plus des aides publiques, des investisseurs et des coproducteurs pour financer
            le programme audiovisuel. Une fois les investisseurs trouvés, le producteur délégué engage devant eux sa
            responsabilité quant à la bonne réalisation du film. Il garantit ainsi l’aboutissement du film auprès de ses
            partenaires et assume les responsabilités juridiques et financières. (...)
            Le producteur délégué va également participer au casting pour les premiers rôles et les postes importants
            (directeur photo et chef décorateur) car cela influe sur la recherche de financement. Il choisit également
            son équipe de production, le directeur de production, les assistants de production, etc.
            Il se fait en revanche plus discret sur le tournage d’autant plus qu’il est représenté par le directeur de
            production. Il interviendra de nouveau au moment du montage (surtout pour le documentaire où le
            montage est moins écrit à l’avance).
            À noter que même si c’est le directeur de production qui s’occupe des contrats de travail, c’est le producteur
            délégué qui les signe et en est pénalement responsable. Il est aussi responsable vis-à-vis des prestataires de
            service (location matériel, achat divers, etc.).


            Source : http://apprendre-le-cinema.fr/le-producteur-du-film-ou-le-producteur-dlgu/



            3. UN FILM À FINS MULTIPLES :


            - la fin choisie par marcel aymé, l’auteur :

            Le film La Traversée de Paris de Claude Autant-Lara est une adaptation de la nouvelle éponyme de Marcel
            Aymé écrite en 1947. De cette nouvelle, les scénaristes Jean Aurenche et Pierre Bost retiendront les
            personnages principaux, le contexte de l’Occupation, ainsi que la mission qui rapproche Martin et Grandgil,
            deux personnages que tout oppose dans la vie. Le film s’écarte du texte à propos du personnage de
            Mariette : dans la nouvelle, Mariette est juste évoquée dans les propos de Martin, inquiet qu’elle ne le
            quitte suite à une dispute. Jamais Grandgil et Mariette ne se rencontrent dans la nouvelle alors que dans le
            film c’est la jalousie de Martin qui le pousse à embaucher Grandgil pour sa mission afin de l’éloigner de sa
            femme.   Le   trio   de   réalisateur/scénaristes   choisira   aussi   de   remettre   les   évènements   dans   l’ordre
            chronologique. Toutes ces adaptations n’en font pas moins que le film reste très proche du style et du récit
            de Marcel Aymé, à l’exception de la fin. En effet, dans la nouvelle, contrairement au film, le passage dans
            l’appartement de Grandgil tourne au drame à partir du moment où le peintre répond au téléphone :

            « — Louise ? disait Grandgil. Bonsoir… Je n’étais pas là… une soirée de vacances. Je me suis déguisé en
            gangster… ma parole, ne ris pas, j’ai même ramené un joli butin… j’ai joué au méchant, à l’anarchiste, au dur
            intégral… Très amusant, je t’assure… Pas du tout, c’est au contraire très facile, trop facile. Ce sont les mous
            qui font les durs. Je l’avais toujours pensé… Quoi ?… Non, n’exagérons pas. Un satanisme d’amateur. Je dois
            te dire que j’ai joué aussi au démon tentateur… justement non… j’ai d’ailleurs fini par sombrer dans
            l’attendrissement…
            Sans lâcher l’écoute, Grandgil tourna la tête. Martin, debout derrière lui, le regarda fixement et prononça :
            — Fumier. ( …) Ordure, je comprends, maintenant. Tu t’es foutu de moi. Je t’ai pris pour un miteux, j’ai voulu
            t’aider et toi, tu te marrais en douce en pensant à ton compte en banque. Rien que ça, c’était déjà un vol. Tu
            devais refuser et laisser le travail à un homme qui en avait besoin. Mais monsieur voulait se payer un coup
            de Paris la nuit. Monsieur cherchait du frisson et de la rigolade. La rue de Lappe fermée, ça te manquait.
            Redis-le, ordure, redis-le que tu venais jouer au dur, au caïd…  Martin, ne te fâche pas. Je vais t’expliquer…
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