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ÉDITO
La grande panique ?
Le coronavirus affole la planète. La menace d’une pandémie se précise, alors que Covid-19 garde encore une partie de son mystère. Le virus est-il modérément dangereux pour la majeure partie de la population, comme l’OMS semble l’indiquer ? Faut-il craindre des mutations de nature à accroître l’agressivité de cette épidémie ?
Les autorités ont-elles raison de déployer le stade 2 du plan d’urgence, imposant notamment l’annulation de tous les évènements rassemblant plus de 5 000 personnes ? Que faire des personnes infectées ? La période de “quatorzaine” suffit-elle à éviter tout risque de contamination ?
Au-delà des incertitudes sanitaires, le coronavirus menace l’économie, déjà fragilisée, du pays. Son impact actuel est évalué
par le gouvernement à 0,1 point de croissance. Mais c’est sans compter sur les annulations en cascade de nombreux évènements. Les images des exposants contraints de quitter prématurément leur stand au Salon de l’Agriculture témoignent de ce nouveau tsunami pour un secteur déjà bien malmené par les politiques publiques. Dans le monde de la santé, on a appris le 2 mars le report de Pharmagora Plus, le salon des pharmaciens organisé Porte de Versailles. La manifestation devrait se tenir, si tout va bien, le dernier week-end de juin.
Du côté des industriels du dispositif médical, on s’alarme du ralentissement économique chinois et de ses effets délétères sur
la chaîne de distribution mondiale. On s’interroge également sur la stratégie indécise de diffusion des masques de protection auprès des professionnels de santé : qui doit en porter ? Et dans quel contexte d’exposition ? Bref, le sentiment que les pouvoirs publics naviguent
à vue ne laisse pas d’inquiéter. Malgré les diverses mesures prises, malgré tous les exercices de simulation, une telle crise reste difficile à gérer en l’absence de certitudes scientifiques sur le comportement du virus.
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Hervé Réquillart
Directeur des rédactions
© Eric Durand
#23 • mars 2020