Page 15 - Hunzinger - Press - Un chien à ma table

Une chienne et l'écriture

Edition : Du 1er au 02 octobre 2022 P.30

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ment de la chienne. Désormais, quand
elle se balade, Sophie observe avec
précaution les comportements de pro
meneurs qui sont peut-être tout autre
chose que d’innocents pratiquants du
parcours de santé. Elle devine la mé
chanceté dont peuvent faire preuve les
humains. Elle perçoit aussi à quel
point ils ont abîmé leur cadre de vie.
« Le monde brûlait, ne pas l’oublier ».
Que reste-t-il pour résister, outre la
fragile étincelle qui tient encore les
corps et les âmes debout ? La volonté
d’écrire, malgré tout, mais pas n’im
porte quoi. « Ecrire un livre qui fasse
battre les cœurs, voilà à quoi j’ai alors
pensé. Et battre le mien, pour com
mencer, me suis-je dit. C’est la seule
chose qui m’intéresse aujourd’hui.
Sentir mon cœur battre encore. Je ne
vais pas déjà la fermer. C’est trop tôt ».
C’est cela ou mourir. Après tout, le
monde reste à découvrir : « Sur 2 mil
Claudie Hunzinger livre un chant lions d’espècesque nous avions inven
d'espoir. ©marc guénard. toriées, il en resterait 10 millions à dé
couvrir ». La phrase est bancale - elle
qui lui a répondu : « Tu mélanges ne dit pas exactement ce qu’elle vou
tout». Pas faux, car elle était occupée drait dire - mais on voit l’idée...
à rehausser le degré de culpabilité de De sorte qu’Un chien à ma table, qui
son tortionnaire. Un regard inquiet ne passe pas loin d’une lamentation,
sur l’environnement proche a été la devient un chant d’espoir, même s’il
conséquence immédiate du surgisse est brisé en plein vol.

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