Page 3 - Hunzinger - Press - Un chien à ma table

Presse écrite FRA
Famille du média : PQN Edition : 29 septembre 2022
(Quotidiens nationaux) P.27-29
Journalistes : ISABELLE
Périodicité : Hebdomadaire
SPAAK
Audience : 1663000
Nombre de mots : 580
Sujet du média : Culture/Arts
littérature et culture générale p. 1/3

Des hommes

et des bêtes

CLAUDIE HUNZINGER

Une ode à la nature
et à son compagnon de toujours

par une romanciere enchantée.

de Gand (Belgique), spécialiste de du loin de tout dans la montagne
ISABELLE SPAAK l’écopoétique, et auteur de Nos re- des Vosges. Lieu central de la vie et
gards se sont rencontrés. La Scène du travail littéraire de Claudie
ON peuttrèsbienécrire de rencontre avec un animal (Le Hunzinger qu’elle renomme au gré
avec des larmes dans mot et le reste, 2022), Un chien à de ses romans La Survivance,
les yeux », écrit ma table s’inscrit dans cette veine Les Hautes-Huttes ou, comme ici,
Claudie Hunzinger au empathique entre l’humain et les Les Bois-Bannis.
terme d’Un chienà ma bêtes que l’auteur des Grands Cerfs
Refuge, antre, cocon, la bâtisse
table.Loin de moi l’idée de dévoiler (2019) affectionne. Ce souffle irri- tient de tout cela à la fois. Un peu
le dernier passagede ce roman de gue son œuvre. Et cette fois, il vétuste, très foutraque, bourrée
toute beauté. Mais, je voudrais seu- prend la forme d’une petite chien- de livres et de vieux exemplaires
lement rappeler à son auteur que ne surgie de nulle part. « Un balu- du Monde qui, mis en pile, servi-
l’on peut aussi lire avec des larmes chon depoils gris, saleyexténué,fa- ront même de sommier de fortu-
plein les yeux. Ces larmes - non de mélique, où de larges yeux bruns, ne. Mais revenons à Yes. Quand
tristesse mais d’émotion absolue soutenant mon regard, m’obser- elle arrive aux Bois-Bannis, elle a
pour l’humanité qu’elle dépeint par vaient dufond de leursprunelles. » été violentée par un homme.
l’entremise du couple qu’elle forme Baptisé Yes par 1'«écrivaine» « L’écri-vaine» la soigne et
avec Grieg, son compagnon de tou surnom dont Grieg a affublé sa l’adopte. À moins que ce ne soit
jours, et la splendeur sauvage des compagne en se moquant de sa l’inverse. Les deux s’observent.
bois au milieu desquels elle vit - propension à transformer leur vie « On s’apportait beaucoup l’une à
embuent la lecture de ce roman de en livre, l’espèce de petit briard l’autre. On se complétait mais pas
bout en bout. déguenillé et meurtri sorti de des- comme on poutrait le penser. Je la
Dédié à Pierre Schoentjes, pro- sous les fougères, s’installe dans la sentais plus domestiquée que moi.
fesseur de littérature à l’université maison du couple. Un endroit per- Plus sous emprise. Qui ensauva-

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