Page 163 - Le jardin des vertueux (Riyâd As-Sâlihîn)
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Riyad as-Salihin

               80  Le devoir d'obéir à ceux qui détiennent l'autorité dans tout ce qui n'est
                      pas désobéissance à Dieu. L'interdiction, par contre, de leur obéir dans
                      toute désobéissance à Dieu



               Dieu le Très-Haut a dit:
               1. Chapitre 4 - verset 59: «O vous qui avez cru! Obéissez à Dieu, obéissez au Messager et à ceux d'entre vous qui détiennent le
               pouvoir».
               Commentaire
               Dans ce verset se trouve précisé le critère du pouvoir. On doit obéir à Dieu et obéir au Messager. Ce mot «obéir» n'est pas répété avec «ceux
               qui détiennent le pouvoir» et cela veut dire qu'ils ne font qu'exercer le pouvoir de Dieu et du Messager, c'est-à-dire appliquer le Coran et la
               tradition du Prophète ou Sunna. On précise d'autre part «ceux d'entre vous qui détiennent le pouvoir». Cela veut dire qu'on ne leur doit
               obéissance que s'ils ne sortent pas eux-mêmes de la communauté islamique ou «Umma». S'ils désobéissent d'une façon flagrante et répétée au
               Coran et à la Sunna, ils sortent automatiquement de la Umma.
               Pour ce qui est des Hadiths:

               663. Selon Ibn 'Omar (das), le Prophète    a dit: «Le Musulman est tenu d'écouter et d'obéir dans ce qu'il aime et dans ce
               qu'il déteste sauf quand on lui ordonne de désobéir à Dieu. Quand on lui ordonne de désobéir à Dieu, il ne doit ni écouter, ni
               obéir». (Unanimement reconnu authentique)


               664. Il a encore dit: «Quand nous faisions acte d'allégeance au Messager de Dieu    nous engageant à écouter et à obéir, il
               ajoutait toujours: «Dans la mesure de vos moyens». (Unanimement reconnu authentique)

               665. Il a dit encore: «J'ai entendu le Messager de Dieu    dire: «Celui qui rompt son acte d'allégeance trouvera Dieu le
               jour  de la résurrection alors qu'il n'a aucun argument en sa faveur. Celui qui meurt sans s'être jamais lié par un acte
               d'allégeance (au chef légitime de la nation) meurt d'une mort païenne».

               666. Selon Anas (das), le Messager de Dieu    a dit: «Ecoutez et obéissez même si on nomme à votre commandement un
               esclave abyssin dont la tête ressemble à un raisin sec». (Rapporté par Al Boukhâri)

               667. Selon Abou Hourayra (das), le Messager de Dieu    a dit: «Tu dois écouter et obéir dans ta gêne comme dans ton
               aisance, dans ce que tu aimes et dans ce que tu détestes, quand même tu es lésé dans le partage».


               668. 'Abdullàh Ibn 'Omar (das) rapporte: «Nous étions en voyage avec le Messager de Dieu   . Nous bivouaquâmes dans
               un endroit. Certains parmi nous dressaient leur tente, d'autres s'exerçaient au tir à l'arc et d'autres s'occupaient des bêtes

               quand le muezzin du Messager de Dieu    lança un appel : «Venez à la prière en commun!» Nous nous rassemblâmes
               autour  du Messager de Dieu     qui dit: «II n'y  a pas eu de  prophète avant moi qui  n'ait été tenu d'indiquer  à sa
               communauté ce qu'il savait être le meilleur pour eux et de les prévenir de ce qu'il savait être le plus mauvais pour eux. Votre
               communauté-ci  a vu son salut s'installer dans son début, cependant que ses dernières générations seront frappées d'une
               épreuve et d'autres choses que vous réprouvez. Les périodes de troubles se succéderont de façon telle que la précédente sera
               plus supportable que la suivante. Des troubles s'installeront et le Croyant dira: «C'est cette tentation qui va causer ma perte».
               Puis ces troubles se dissipent. Puis viendront de nouveaux troubles et le Croyant dira à chaque nouvelle tentation: «C'est
               celle-ci, c'est celle-là». Que celui qui veut être écarté du Peu et qui veut entrer au Paradis meure alors qu'il croit en Dieu et
               au jour ultime. Qu'il fasse aux autres ce qu'il aime qu'on lui fasse à lui-même. Celui qui fait acte d'allégeance à un chef en
               mettant sa main
               dans la sienne et en l'assurant de sa loyauté sincère, qu'il lui obéisse donc dans la mesure de ses moyens. Si un deuxième chef
               vient concurrencer le premier, faites tomber la tête du deuxième». (Rapporté par Moslem)

               669. Wâil Ibn Houjr (das) rapporte: «Salma Ibn Yazid Al Jou'fÏ demanda au Messager de Dieu   : «O Prophète de Dieu!
               Si nous sommes gouvernés par des princes qui nous demandent ce qui leur est dû et ne nous donnent pas ce qui nous est dû,
               que nous ordonnes-tu de faire avec eux?» Il se détourna de lui, mais Salma lui posa de nouveau la même question. Le

               Messager de Dieu    lui dit: «Ecoutez et obéissez! Ils auront, eux, à répondre de leurs charges et, vous, des vôtres».
               (Rapporté par Moslem)



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