Page 79 - Le jardin des vertueux (Riyâd As-Sâlihîn)
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Riyad as-Salihin
33 Le devoir de traiter avec douceur l'orphelin, les filles ainsi que la plupart
des faibles, des miséreux et des vaincus. Le devoir de leur faire du bien,
d'être compatissant avec eux et de se montrer modeste et bienveillant
avec eux
Dieu le Très-Haut a dit:
1. Chapitre 15 - verset 88: «Montre-toi modeste et bienveillant avec les Croyants!»
2. Chapitre 18 - verset 28: «Résigne-toi à la compagnie de ceux qui invoquent leur Seigneur au début du jour et à sa fin dans
l'espoir de (voir un jour) Son Visage. Ne laisse pas tes yeux se détourner d'eux, voulant le luxe de ce bas-monde».
3. Chapitre 93 - versets 9 et 10: «L'orphelin, quant à lui, ne l'opprime pas! Quant au mendiant, ne le repousse pas avec
violence!» (10) (9)
4. Chapitre 107 - versets 1 à 3: «Que penses-tu de celui qui qualifie le jugement dernier de mensonge? ( 1 )
C'est bien lui qui repousse brutalement l'orphelin (2) et qui n'exhorte pas les gens à donner à manger aux miséreux». (3)
Pour ce qui est des Hadiths:
260. Sa'd Ibn Abi Waqqàs (das) a dit: «Nous étions six avec le Prophète . Les Associateurs dirent alors au Prophète
: «Chasse ces six-là afin qu'ils ne deviennent pas arrogants avec nous!» Nous étions, moi-même, Ibn Mas'ûd, un homme
de la tribu de Houdheyl, Bilàl et deux autres dont j'ignore le nom. Il passa alors par l'esprit du Messager de Dieu les idées que
Dieu a voulu qu'elles y passent et il se mit à lutter avec lui-même. C'est alors que Dieu exalté fit descendre ce verset: «Ne
chasse pas ceux qui invoquent leur Seigneur le matin et l'après-midi désirant Son seul Visage!» (Chapitre 6 verset 52) (Rapporté
par Moslem)
261. Selon 'Àid Ibn 'Amr Al Mouzannï (c'est l'un de ceux qui firent l'acte d'allégeance d'Arradwàn) (das), Abou Soufyàn vint
avec un groupe d'hommes à Salmàn, Souhayb et Bilàl (un Perse, un Byzantin et un Abyssin). Ces trois derniers dirent (faisant
allusion à Abou Soufyàn et à ce qu'il avait fait subir aux Musulmans): «Les sabres de Dieu n'ont pas encore eu justice de
l'ennemi de Dieu». Abou Bakr (das) leur dit alors: «Comment dites-vous des choses pareilles à l'ancien de la tribu de Qoreysh
et à son seigneur?» Puis il se rendit chez le Prophète et l'en informa. Il lui dit: «O Abou Bakr! Peut-être les as-tu
fâchés? Et si tu les as fâchés, tu as certainement fâché ton Seigneur». Il alla les voir et leur dit: «Mes frères! Est-ce que je vous
ai fâchés?» Ils dirent: «Non, frère! Mais que Dieu t'en absolve!» (Rapporté par Moslem)
Commentaire
Ces trois illustres Musulmans non-arabes faisaient partie des pauvres et, n'ayant pas de logement, occupaient une partie de la mosquée
appelée «Soffa». Quant à Abou Soufyân, le chef de la tribu Qoreysh et son ancien, c'était un riche et puissant seigneur qui a été parmi les
ennemis les plus acharnés et les plus cruels du Prophète et des Musulmans. Il ne se convertit à l'Islam qu'après la libération de la
Mecque et la victoire définitive des Musulmans sur les Arabes idolâtres. Le Prophète , après sa brillante victoire de la Mecque, dit à ses
ennemis d'hier, en signe de pardon de leurs anciens méfaits: «Allez-vous-en! Vous êtes les affranchis (de l'Islam)». Aussi continua-t-on à
traiter «d'affranchis» Abou Soufyân et les gens de son espèce. Cependant, étant devenu par la suite un vrai Compagnon du Prophète, nous
sommes tenus de le respecter en tant que tel et de faire table rase de son passé.
262. Selon Sahl Ibn Sa'd (das), le Messager de Dieu a dit: «Moi et celui qui entretient l'orphelin sommes au Paradis
comme ces deux doigts (et il groupa son index et son majeur puis les sépara)». (Rapporté par Al Boukhâri)
263. Selon Abou Hourayra (das), le Messager de Dieu a dit: «Celui qui entretient l'orphelin (qu'il soit ou non de sa
famille), nous sommes, moi et lui, dans le Paradis comme ces deux doigts». Le narrateur (Màlek Ibn Anas) montra ses deux
doigts, l'index et le majeur. (Rapporté par Moslem)
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