Page 30 - Black Beautés Magazine
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FIONA LAUREDI : ÉCLAT RADICAL
D’UN DIAMANT SANS MINE
Fiona Lauredi insuffle un vent de fraîcheur à la joaillerie
contemporaine. Fondée en 2024, sa maison éponyme bouscule les
codes traditionnels avec des créations à la fois joyeuses et
porteuses de sens. Chaque bijou devient un objet d’émotion, conçu
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pour célébrer les liens et les héritages intimes. Ancrée dans une
démarche éthique, la marque privilégie des matériaux responsables
or 18 carats et diamants de synthèse et une fabrication locale
100 % française. Un luxe engagé, où éclat et conscience ne font
qu’un.
Black Beautés l’a rencontrée pour vous. Confessions d’une femme
passionnée qui crée avec le cœur.
“60 % des bagues de fiançailles sont désormais achetées
avec un diamant de synthèse...”
Black Beautés : Pourquoi avoir fait le choix des diamants
de synthèse pour votre marque Lauredi ?
Fiona Lauredi : Avant tout, je suis passionnée de joaillerie.
Mais j’ai longtemps ressenti une grande frustration : dès
qu’on souhaite une belle pierre, les prix deviennent très
élevés, et les options sont limitées. Au cœur de ma
marque, il y a cette idée de transmission. J’ai hérité de
toutes les bagues de mes grands-mères elles portent
chacune une histoire, un souvenir. Alors je me suis
demandé : aujourd’hui, qu’est-ce qu’on peut transmettre à
notre tour ?
L’or coûte extrêmement cher. Les diamants de mine, quant
à eux, posent de véritables problèmes, à la fois
écologiques, socio-économiques et politiques. Un tiers des
diamants extraits dans le monde proviennent de Russie,
Photo : lauredi.com
et servent, directement ou indirectement, à financer des conflits. Ce n’est pas une industrie transparente.
Choisir le diamant de synthèse, c’est faire le choix d’une alternative plus accessible, plus éthique, qui permet à
davantage de personnes de s’offrir une pièce symbolique, sans cautionner un système opaque et destructeur.
Même si ce type de diamant est moins rare, il reste porteur de sens et ça, c’est essentiel.
Black Beautés : Quelle est votre place sur le marché français ?
Fiona Lauredi : Je me suis positionnée sur un segment bien spécifique : les diamants de synthèse, l’or 18 carats, et
une forte présence de diamants de couleur. Aujourd’hui, le secteur traverse une période charnière. On observe
une forme de tension : d’un côté, les grandes maisons de joaillerie s’efforcent de préserver la valeur des diamants
de mine ; de l’autre, l’industrie du diamant de synthèse gagne du terrain et inonde le marché.
L’évolution exacte reste incertaine, mais ce qui est déjà clair notamment aux États-Unis , c’est que plus de 60 %
des bagues de fiançailles sont désormais achetées avec un diamant de synthèse. C’est une vraie tendance de
fond. De plus en plus de consommateurs se tournent vers les diamants de synthèse avec l’envie d’acquérir des
pierres non extraites de mines, plus respectueuses sur les plans écologique et socio-économique, est bien réelle.
Et à cela s’ajoute une dimension économique non négligeable : avec un diamant de synthèse, on peut s’offrir une
pierre plus imposante, à qualité équivalente. Et bien sûr il y a la joaillerie d'exception, c'est un tout autre marché
qui n'a rien à voir.