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1.1 Les pratiques prohibées


                1.1.1 L’usure (Ar-ribâ)


         Le mot « ribâ » vient du verbe arabe « arbâ » qui veut dire « faire accroitre ». Conventionnellement,
         ribâ veut dire tout surplus payé en l’absence d’une contrepartie réelle.
         A partir des di érents versets coraniques et hadiths prophétiques en lien avec ce thème, on distingue
         deux types de ribâ en Islam :


         Ť Le Ribâ an-nassia


         Le ribâ de la période préislamique renvoie à tout surplus payé sur le capital (ou le prêt) en contrepartie
         d’un terme entre la date du prêt et la date de son remboursement. Il est exigé soit à la date de l’emprunt
         soit à la date de son remboursement. Il s’agit également des ventes à crédit qui, à l’échéance, quand
         l’acheteur n’arrive pas à honorer ses dettes, qu’il verse au vendeur. Ce surplus est appelé ribâ
         an-nassia. La racine nassa veut dire : remettre à plus tard, di érer ou attendre. La prohibition du ribâ
         an-nassia interdit donc le fait de fixer à l’avance un rendement positif, un intérêt sur un prêt à titre de
          rémunération pour un délai accordé/obtenu.

         Ť Le Ribâ al-fadl


         Le ribâ al-fadl est toute vente à terme de monnaie ou troc déséquilibré relatif aux produits de même
         nature. La raison de l’interdiction de ce « ribâ » résulte, pour les jurisconsultes, du fait de l’injustice
         qui en découle et du profit que tire le prêteur des di cultés de l’emprunteur.



                    «De l’or contre de l’or, de l’argent contre de l’argent, du blé contre du blé, de l’orge contre de l’orge, des dattes

                    sèches contre des dattes sèches, du sel contre du sel : quantité égale contre quantité égale, main à main. Celui
                    qui donne un surplus ou prend un surplus tombe dans l’intérêt…» (Rapporté par Muslim, n° 1584).


                    «Vendez de l’or contre de l’argent (les quantités échangées étant) comme vous voulez, à condition que ce soit
                    main à main. Vendez du blé contre des dattes sèches (les quantités échangées étant) comme vous voulez, à
                    condition que ce soit main à main. Vendez de l’orge contre des dattes sèches (les quantités échangées étant)
                    comme vous voulez, à condition que ce soit main «««à main» (rapporté par at-Tirmidhî, n° 1240).



         Il y a usure autrement que par retard de l’échéance quand on vend de l’argent de main à main [au
         comptant] avec une di érence dans la valeur des deux prestations.  Il en va de même pour l’or vendu
         contre de l’or. La vente de l’argent contre de l’argent et de l’or contre de l’or est permise à condition
         que les deux valeurs soient exactement semblables et que la transaction soit faite de main à main.
         Vendre de l’argent pour de l’or, c’est de l’usure, à moins que cette vente ne soit faite de main à main.














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