Page 41 - Manuel_EBM
P. 41

Environnement bancaire et monétaire

                                                    1
            Théoriquement,  la  monnaie  scripturale   ne  coûte  rien,  le  pouvoir  de  création  monétaire  des
            banques  commerciales  en  est  donc  illimité.  Toutes  les  banques,  pour  «  gagner  »  des  clients,
            seraient tentées de leur ouvrir des crédits et de créer ainsi de la monnaie. En pratique, ce pouvoir
            est limité par l’action de la Banque Centrale à travers la politique monétaire.

                   Modes de financement

            Les  intermédiaires  financiers  se  composent  d’une  part  des  Intermédiaires  Financiers  Bancaires
            (IFB) et d’autre part des Intermédiaires Financiers Non Bancaires (IFNB).


                      Financement par le biais des Institutions Financières Non Bancaires (IFNB)

            Les  IFNB  ont  pour  mission  la  collecte  des  ressources  disponibles  des  agents  à  capacité  de
            financement  pour  les  reprêter  aux  investisseurs.  Mais  du  fait  de  l’insuffisance  de  l’épargne
            disponible,  les  IFNB  s’appuient  sur  des  ressources  liquides  empruntées  à  court  terme  avec
            lesquelles  elles  réalisent  des  emplois  placés  à  long  terme.  Elles  font  ce  qu’on  appelle  de  la
            transformation :  elles  changent  la  nature  et  le  terme  de  l’épargne  qu’elles  ont  collectée  en
            l’affectant à des crédits à long terme.

                      Financement par le biais des Institutions Financières Bancaires (IFB)


            Dans  les  économies  modernes,  les  besoins  de  financement  nécessaires  au  développement  des
            entreprises excèdent généralement les ressources d’épargne. La différence est nourrie par une
            simple création monétaire.

            C’est cette possibilité de créer de la monnaie, qui distingue les IFB des autres établissements de
            crédit.
            A la différence des IFNB (qui ne font que prêter les fonds qu’elles ont empruntés), les banques ne
            se  contentent  pas  seulement  de  prêter  les  ressources  collectées  auprès  des  différents  agents
            économiques.  Elles  créent  en  permanence,  par  le  crédit,  la  monnaie  qu’elles  prêtent :  ce  qui
            signifie que les fonds prêtés ne sont pas tous collectés mais en partie créés par les établissements
            bancaires  qui  transforment  les  actifs  non  monétaires  en  actifs  monétaires  lors  de  l’octroi  de
            nouveaux crédits.
            En  résumé,  si  pour  les  IFB  les  «  prêts  font  les  dépôts  »  parce  qu’ils  créent  généralement  la
            monnaie qu’ils prêtent, pour les IFNB, en revanche, les dépôts font les crédits étant donné qu’ils
            ne font que prêter l’épargne collectée.

                   Evolution et répartition des crédits distribués par les établissements de crédits

             L’encours des crédits à court terme a baissé de 2,1%, en relation avec le repli enregistré par les
            facilités de trésorerie. Sa part dans le total des crédits est revenue de 34,9% à 33,4% entre 2014 et
            2015. Bénéficiant de la hausse des crédits à l’habitat, les prêts à long terme se sont renforcés de
            4% à 251,5 milliards de dirhams, leur part s’étant accrue de 0,4 point à 32,2%. De leur côté, les
            prêts à moyen terme ont vu leur encours se hisser de 5,1% à 211 milliards et leur poids a, en
            conséquence, progressé de 0,6 point à 27%.







            1  La monnaie scripturale : Voir les formes de la monnaie.
                                                                                                          41
   36   37   38   39   40   41   42   43   44   45   46