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Environnement bancaire et monétaire
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Théoriquement, la monnaie scripturale ne coûte rien, le pouvoir de création monétaire des
banques commerciales en est donc illimité. Toutes les banques, pour « gagner » des clients,
seraient tentées de leur ouvrir des crédits et de créer ainsi de la monnaie. En pratique, ce pouvoir
est limité par l’action de la Banque Centrale à travers la politique monétaire.
Modes de financement
Les intermédiaires financiers se composent d’une part des Intermédiaires Financiers Bancaires
(IFB) et d’autre part des Intermédiaires Financiers Non Bancaires (IFNB).
Financement par le biais des Institutions Financières Non Bancaires (IFNB)
Les IFNB ont pour mission la collecte des ressources disponibles des agents à capacité de
financement pour les reprêter aux investisseurs. Mais du fait de l’insuffisance de l’épargne
disponible, les IFNB s’appuient sur des ressources liquides empruntées à court terme avec
lesquelles elles réalisent des emplois placés à long terme. Elles font ce qu’on appelle de la
transformation : elles changent la nature et le terme de l’épargne qu’elles ont collectée en
l’affectant à des crédits à long terme.
Financement par le biais des Institutions Financières Bancaires (IFB)
Dans les économies modernes, les besoins de financement nécessaires au développement des
entreprises excèdent généralement les ressources d’épargne. La différence est nourrie par une
simple création monétaire.
C’est cette possibilité de créer de la monnaie, qui distingue les IFB des autres établissements de
crédit.
A la différence des IFNB (qui ne font que prêter les fonds qu’elles ont empruntés), les banques ne
se contentent pas seulement de prêter les ressources collectées auprès des différents agents
économiques. Elles créent en permanence, par le crédit, la monnaie qu’elles prêtent : ce qui
signifie que les fonds prêtés ne sont pas tous collectés mais en partie créés par les établissements
bancaires qui transforment les actifs non monétaires en actifs monétaires lors de l’octroi de
nouveaux crédits.
En résumé, si pour les IFB les « prêts font les dépôts » parce qu’ils créent généralement la
monnaie qu’ils prêtent, pour les IFNB, en revanche, les dépôts font les crédits étant donné qu’ils
ne font que prêter l’épargne collectée.
Evolution et répartition des crédits distribués par les établissements de crédits
L’encours des crédits à court terme a baissé de 2,1%, en relation avec le repli enregistré par les
facilités de trésorerie. Sa part dans le total des crédits est revenue de 34,9% à 33,4% entre 2014 et
2015. Bénéficiant de la hausse des crédits à l’habitat, les prêts à long terme se sont renforcés de
4% à 251,5 milliards de dirhams, leur part s’étant accrue de 0,4 point à 32,2%. De leur côté, les
prêts à moyen terme ont vu leur encours se hisser de 5,1% à 211 milliards et leur poids a, en
conséquence, progressé de 0,6 point à 27%.
1 La monnaie scripturale : Voir les formes de la monnaie.
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