Page 94 - Casablanca, le 15/05/04
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Environnement bancaire et monétaire
1.3 Décennie 2000 : Loi 2006 et 2015
a. Contexte des années 2000
Les évolutions réglementaires des années 2000 ont visé l’adaptation de la législation aux
changements significatifs qu’a connus le secteur bancaire, marqués essentiellement par la
libéralisation, l’ouverture vers l’extérieur et l’introduction d’innovations financières et
technologiques.
Cette réforme devrait permettre au secteur bancaire de s’acquitter efficacement de son rôle de
financement de l’économie dans des conditions sécurisées, et d’assurer la conformité aux
principes du comité de Bâle II.
Par ailleurs, l’évolution vers la globalisation des économies implique une grande exposition des
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établissements au risque systémique et appelle à un élargissement des compétences des
autorités de supervision pour assurer la stabilité et la sécurité de l’ensemble du secteur financier.
Enfin, le paysage bancaire marocain est marqué depuis les cinq dernières années par des
phénomènes de rapprochements et fusions entre divers établissements de crédit (BMCI/ABN
AMRO, BCP/WORMS, BCM/WAFA BANK, …).
Dans ce contexte de plus en plus concurrentiel, les risques de dérive deviennent plus présents. Les
taux appliqués par les établissements de crédit avoisinent parfois les taux les plus bas du marché,
ce qui contribue à l’érosion continue des marges bancaires. Par ailleurs le système financier
connaît une forte instabilité, caractérisée par une hausse significative des créances en souffrance.
D’autre part, de nouvelles activités se développent au sein du système financier, et concernent
entre autres, l’intermédiation en matière de transport de fonds (Money Gram, Western Union) et
la bancassurance. Le risque de défaillance des systèmes de crédit appelle à un renforcement du
dispositif prudentiel.
Compte tenu de ces évolutions, il était nécessaire d’opérer une restructuration du système.
b. Raisons ayant motivé la réforme actuelle de la loi bancaire
• Faire évoluer le secteur financier national et son environnement par la diversification du
paysage financier et du cadre légal applicable aux entreprises.
• La nécessite d’adapter la loi bancaire aux nouvelles normes bancaires internationales en
attribuant une autonomie aux organes de supervision et clarification de leur responsabilité.
• Le renforcement de la supervision et le contrôle du secteur bancaire contre son exposition
au risque systémique induite par la globalisation des économies.
1 Voir lexique.
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