Page 168 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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LE TÉTRAGRAMME. {59
La vie humaine ne se formé-t-elle pas aussi de
ces trois phases ou transformations successives
naissance, vie, mort, immortalité? Et remarquez
ici que l'immortalité de l'âme, nécessitée comme
complément du quaternaire, est cabalistiquement
prouvée par l'analogie, qui est le dogme unique de
la religion vraiment universelle, comme elle est
la clef de la science et la loi inviolable de la
nature.
La mort, en effet, ne peut pas plus être une fin
absolue que la naissance n'est. un commencement
réel. La naissance prouve la préexistence de l'être
humain, puisque rien ne se produit de rien, et la
mort prouve l'immortalité, puisque l'être ne peut
pas plus cesser d'être que le néant ne peut cesser
de ne pas être. Être et néant sont deux idées ab-
solument inconciliables, avec cette difîérence que
l'idée du néant (idée toute négative) sort de l'idée
même de l'être, dont le néant ne peut pas même
être compris comme une négation absolue, tandis
que l'idée de l'être ne peut jamais être même
rapprochée de celle du néant, bien loin qu'elle en
puisse sortir. Dire que le monde est sorti du néant,
c'est proférer une monstrueuse absurdité. Tout ce
qui est procède de ce qui était, par conséquent rien