Page 235 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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226 DOGME DE LA HAUTE MAGIE.
diverses de son essence. Ces
conceptions unique
images, moins parfaites en s'éloignant de leur
source, jettent dans les ténèbres un dernier reflet
ou une dernière lueur qui représente un vieillard
horrible et c'est ce qu'on appelle vul-
déSguré
gairement le diable. Aussiun initié a-t-il osédire:
«Le diable, c'est Dieu compris par les méchantsa
et un autre, en termes plus étranges, mais non
moins énergiques, a ajouté: « Le diable est formé
de déchirures de Dieu. » Nous pourrions résumer
et expliquer ces assertions si nouvelles en faisant
remarquer que, dans le symbolisme même, le
démon est un ange tombé du ciel pour avoir voulu
usurper la divinité. Ceci appartient au langage
allégorique des prophètes et des légendaires. Phi-
losophiquement parlant, le diable est une idée
humaine de la divinité surpassée et dépossédée du
ciel par le progrès de la science et de la raison.
Moloch, Adramelek, Baal, ont été, chez les Orien-
taux primitifs, les personnifications du dieu unique,
déshonorées par des attributs barbares. Le dieu
des jansénistes, créant pour l'enfer la majorité des
humains et se complaisant aux tortures éternelles
de ceux qu'il n'a pas voulu sauver, est une con-
ception encore plus barbare que celle de Moloch