Page 247 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
P. 247
238 DOGME DE LA HAUTE MAGIE.
nécessités, en posant leurs premières et leurs plus
inexorables conditions.
Pythagore était un hommelibre, sobre et chaste;
Apollonius de Thyane, Julien-César. ont été des
hommes d'un effrayante austérité; Paracelse fai-
sait douterde son sexe, tant il était étranger aux
faiblesses amoureuses Raymond Luile poussait les
rigueurs dela vie jusqu'à l'ascétisme le plus exalté;
Jérôme Cardan exagéra la pratique du jeûne au
point de mourir de faim, si l'on en croit la tradi-
tion Agrippa, pauvre et courant deville en ville,
mourut presque de misère, plutôt que de subir les
caprices d'une princessequi insultait à la liberté de
la science. Quel a donc été le bonheur de ces
hommes? L'intelligence des grande secrets et la
conscience du pouvoir. C'était assez pour ces
grandes âmes. Faut-il être comme eux pour sa-
voir ce qu'ils ont su? Non certainement, et celivre
que j'écris en est peut-être la preuve; mais, pour
faire ce qu'ils ont fait, il est absolument nécessaire
de prendre les moyens qu'ils ont pris.
Mais qu'ont-ils réeUement fait? Ils ont étonné
et subjugué le monde, ils ont régnéplus véritable-
ment que des rois. La magie est un instrument
de bonté divine ou de mais
diabolique orgueil,