Page 348 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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838 DOGME DE LA HAUTE MAGIE.
choses que nous parvenons à savoir, et qu'ainsi
l'essence des choses de la foi, c'est l'inconnu et
l'indéfini, tandis qu'il en est tout au contraire des
chosesde la science. On en conclura que la science
repose sur la raison et l'expérience, tandis que la
foia pour base le sentiment et la raison. En d'autres
termes, la pierre philosophale, c'est la vrai certi-
tude que la prudence,humaine assure aux recher-
ches consciencieuses et au doute modeste, tandis
que l'enthousiasme religieux la donne exclusive-
ment à la foi. Or, elle n'appartient ni à la raison
sans aspirations ni aux aspirations déraisonnables;
la vraie certitude, c'est l'acquiescement récipro-
que de la raison qui sait au sentiment qui croit,
et du sentiment qui croit à la raison qui sait.
L'alliance déunitive. de la raison et de la foi
résultera non de leur distinction et de leur sépara-
tion absolues, mais de leur contrôle mutuel et
de leur fraternel concours. Tel est le sens des
deux colonnes du portique de Salomon, dont l'une
s'appelle Jakin et l'autre Bohas, dont l'une est
blanche et l'autre noire. Elles sont distinctes et
ellessont même contraires en
séparées, apparence;
mais, si la forcé aveugle veut les réunir en les rap-
prochant, la voûte du temple s'écroulera: car,