Page 351 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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LA PIERRE DES PHILOSOPHES.  ELAGABALE. S&i
                    qu'elle  est  juste.  Si saint Thomas avait déduit
                    logiquement  toutes les  conséquences  de cette belle
                    pensée,  il eût trouvé la  pierre philosophale, et,  au
                    lieu de se borner à être  l'ange  de  l'école,  il en eut
                    été le réformateur.
                      Croire à la raison de Dieu et au Dieu de la rai-
                    son,  c'est rendre l'athéisme  impossible.  Ce sont
                    les idolâtres  qui  ont fait les athées.  Lorsque  Vol-
                    taire disait  « Si Dieu n'existait  pas,  il faudrait
                    l'inventer,  il sentait  plutôt qu'il  ne  comprenait  la
                    raison de Dieu. Dieu existe-t-il réei~ment?  Nous
                    n'en savons rien, mais nous désirons  que  cela soit,
                    et c'est  pour  cela  que  nous le  croyons.  La foi for-
                    mulée ainsi est la foi  raisonnable,  car elle admet
                    le doute delà  science;  et en effet,  nous ne  croyons
                    qu'aux  choses  qui paraissent probables,  mais  que
                    nous ne savons  pas.  Penser autrement,  c'est déli-

                    rer  parler autrement,  c'est  s'exprimer  en illu-
                    minés ou en   fanatiques. Or,  ce n'est  pas  à de

                    pareilles gens que  la  pierre philosophale  est  pro-
                    mise.
                      Les  ignorants qui  ont détourné le christia-
                    nisme  primitif  de sa voie en substituant la foi à la

                    science,  le rêve à  l'expérience,  le  fantastique  à la
                    réalité;  les  inquisiteurs qui  ont fait  pendant  tant
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