Page 357 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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LA MÉDECINE  UNIVERSELLE.      S&7
                      L'embaumementet la conservation descadavres
                    sont  une superstition  contre nature. C'est un essai
                    de création de la  -mort;  c'est l'immobilisation for-
                    cée d'unesubstance dont la vie a besoin. Maisil ne
                    faut  pas  non  plus trop  se hâter de détruire ou de
                    faire  disparaître  les  cadavres  car rien ne s'ac-
                    complit brusquement  dans la nature, et l'on ne
                    doit  pas risquer  de  rompre  violemment les liens
                    d'une âme  qui  se détache.
                      La mort n'est  jamais instantanée  elle  s'opère
                    par degrés,  comme le sommeil. Tant  que  le  sang
                    n'est  pas complètement refroidi,  tant  que  les nerfs
                    peuvent tressaillir,  l'homme n'est  pas compléte-
                    ment  mort, et,  si aucun des  organes  essentiels à la
                    vie n'est  détruit, l'âme  peut  être  rappelée,  soit  par
                    accident, soit  par  une volonté forte.
                      Un  philosophe  a dit  qu'il  douterait du témoi-
                    gnage  universel  plutôt que  de croire à la résurrec-
                    tion d'un mort, et en cela il a  parlé  téméraire-
                    ment  car c'est sur la foi du  témoignage  universel
                    qu'il croyait  à  l'impossibilité  d'une résurrection.
                    Qu'une  résurrection soit  prouvée, qu'en  résultera-
                    t-il ?  qu'il  faudra nier l'évidence ou renoncer à la
                    raison? Ce serait absurde de le  supposer.  Il fau-
                    dra conclure tout  simplement qu'on  avait cru à
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