Page 185 - Lermina, Jules (1839-1915). Science occulte, magie pratique, révélation des mystères de la vie et de la mort. 1890.
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MAGIEPRATIQUE 171
néant avivé ! Le singe prend la pierre en sa
main et ne reconnaît plus sa mère. Il n'a mémo
pas la notion qu'il y ait entre eux des éléments
communs.
Il jette la pierre avec indifférence.
Ge n'est même pas de l'ingratitude, c'est de
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l'ignorance. ~_
Que l'homme de bonne foi cherche à mesurer la
distance qui sépare ces deux manitestations de la
substance, la pierre et l'animal. Puis que, s'in-
terrogeanten pleine sincérité, il se demande si
ceci n'est pas la résultante de l'évolution de Gela.
Et enfin, qu'il se regarde lui-même. Existe-t-il
entre lui et le plus difforme des Pithèques la
différence qui sépare ce simien de la pierre ?
Alors qu'il écoute en lui-même ce qui est la plus
haute expression de sa propre individualité, ce
quelque chose qui est indépendant et de l'émo-
tion, et de la volonté, et de la conscience, et de
la force, et de la compréhension, il sentira que
l'esprit est si loin qu'à peine la distance du singe
a la pierre peut lui donner l'idée de cet éloigne-
ment.
Du moins l'homme sent-il lui-même, en lui-
même, le principe de l'esprit, tandis qu'en la
pierre léthargisèe la conscience de l'ascension
n'existe pas.
Le météorite ne se souvient plus du ciel.
Lîthos, Léthé, oubli.
Mais de même que la pierre a en el'e le prin-
cipe de la vôgôtalîté et de l'animalité, l'homme a